Le massacre des banques

© AFP

Quand le ministre allemand de l’Economie évoque durant le week-end la faillite possible de la Grèce, il n’est pas étonnant que le secteur bancaire, français en particulier, se fasse massacrer en Bourse.

Lundi, avec un ensemble touchant, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole étaient un moment en recul de 15 %. Ces ténors ont quelque peu limité les dégâts en clôture… avant de rechuter le lendemain matin. Par rapport à leur sommet récent de la mi-février, ces trois actions étaient alors en chute de 61, 73 et 65 % respectivement. C’est bien pire si l’on se réfère au cours maximum observé avant la crise, soit en mai 2007 pour la majorité des valeurs financières européennes. Le 5 mai de cette année-là, le titre Société Générale affichait 140,5 euros. Il a donc, en chiffres ronds, perdu 90 % de sa valeur ! Lundi soir, les téléspectateurs des chaînes françaises ont eu droit à des reportages sur la protection de l’épargnant en cas de faillite d’une banque. On en était là…

Les autres institutions financières européennes n’échappent pas au tourment. L’action Deutsche Bank a presque autant souffert lundi et son cours est aujourd’hui inférieur de plus de 80 % à son sommet de 2007. Son compatriote Allianz n’en est pas là, mais l’assureur a quand même perdu plus des deux tiers de sa valeur. Quant au groupe néerlandais ING, il est en chute de 84 % sur le plus haut d’avant-crise. Les banques américaines non plus ne sont pas épargnées, avec Citigroup à la moitié de sa valeur de janvier dernier, et Bank of America un peu moins encore. Ce dernier titre est en chute de 87 % sur son sommet de décembre 2006, tandis que Citigroup a perdu 95 % de sa valeur. En Bourse, les banques ont vraiment perdu toute arrogance…

Guy Legrand

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content