Le groupe d’assurance Axa lâche l’industrie du tabac

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Le plus gros group d’assurance français Axa, actif en Belgique via Axa Belgium, a décidé lundi de se désengager de l’industrie du tabac en cédant quelque 1,8 milliard d’euros d’actifs liés à ce secteur, souhaitant ainsi “soutenir les efforts des gouvernements” pour réduire la consommation de tabac.

Selon un porte-parole du groupe, Axa est le “premier assureur global” à faire ce choix, salué comme “une étape-clé” par l’Union internationale contre le cancer (UICC).

Le groupe, qui se présente comme un “assureur santé et investisseur responsable”, va “immédiatement céder” les actions du secteur du tabac qu’il détient, dont la valeur actuelle s’élève à environ 200 millions d’euros, a-t-il annoncé dans un communiqué.

Axa va également “cesser d’investir dans des obligations d’entreprises de l’industrie du tabac” et “réduire progressivement son portefeuille d’obligations émises par ces mêmes sociétés, dont la valeur s’élève actuellement à environ 1,6 milliard d’euros”.

“Cette décision a un coût mais notre conviction est claire: le coût humain du tabac est dramatique, son coût économique est énorme”, écrit dans le communiqué l’Allemand Thomas Buberl, le futur directeur général du groupe.

Les maladies chroniques comme le cancer ou les maladies cardio-vasculaires représentent 68% des décès dans le monde selon l’OMS, dont beaucoup sont imputables au “comportement du patient”, explique le communiqué. Le coût de l’impact négatif du tabac est estimé à 2.100 milliards d’euros par an, relève Axa, soit ceux de la guerre et du terrorisme combinés.

L’ensemble des primes ‘santé’ d’Axa s’est élevé à “près de 12 milliards d’euros” en 2015.

L’abandon des actifs liés au tabac d’Axa est “une étape clé dans la bonne direction”, a souligné Cary Adams, patron de l’Union internationale contre le cancer (UICC), cité dans le communiqué.

L’initiative “Des portefeuilles sans tabac”, lancée en Australie pour réduire puis éliminer les investissements des fonds de pension dans l’industrie du tabac, “va continuer à encourager les entreprises à suivre l’exemple” d’Axa, a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient trois jours après l’entrée en vigueur du paquet de cigarettes neutre, c’est-à-dire sans logo ni couleur distinctive, en France et au Royaume-Uni. En Belgique, des avertissements de santé et photos dissuasives doivent depuis désormais recouvrir 65% des faces avant et arrière des paquets de cigarettes, de tabac à rouler ou pour chicha. Les fabricants devront également mentionner le numéro de Tabacstop (0800 111 00) sur les nouveaux emballages. Le paquet neutre sera aussi introduit en Belgique, mais pas avant 2019.

Le revirement d’Axa intervient juste un an après que le groupe a décidé se désinvestir du secteur du charbon à hauteur d’environ 500 millions d’euros.

Visant “une approche plus cohérente avec la stratégie de développement durable” en matière de changement climatique, le groupe s’est engagé en parallèle à tripler ses investissements verts d’ici 2020 pour les porter jusqu’à 3 milliards d’euros.

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