Le franc suisse s’envole

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La Suisse a décidé jeudi de ne plus intervenir sur les marchés pour empêcher sa monnaie de s’apprécier, provoquant un krach boursier à Zurich et l’envolée du franc suisse.

Le franc suisse a atteint des sommets ce jeudi. La monnaie helvète s’est appréciée de près de 30% suite à la décision de la Banque centrale de supprimer son taux plancher. Un taux fixé il y a 3 ans à 1,20 franc suisse pour 1 euro ou 1 dollar.

Pierre-Henri Thomas (Journaliste à Trends-Tendances) :

La Banque centrale européenne devrait prendre de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire, avec comme conséquence d’affaiblir encore un peu plus la parité de l’euro par rapport aux autres devises. Et la Suisse qui avait déjà beaucoup de difficultés, qui mettait beaucoup d’argent pour défendre sa monnaie, en tout cas pour faire en sorte qu’elle ne s’apprécie pas trop, n’a plus les moyens de faire cette politique. Donc finalement, elle jette l’éponge.

Cette décision inattendue, annoncée par simple communiqué, a eu l’effet d’une bombe sur les marchés. Le franc suisse est remonté en flèche et la Bourse de Zurich a fait un plongeon à 2 chiffres.

Les grandes entreprises exportatrices du pays risquent en effet d’avoir plus de difficultés à écouler leurs marchandises, plus chères, à l’étranger.

On pense tout de suite au secteur du luxe, qui est le plus connu en Suisse, mais il y a d’autres secteurs industriels, moins connus, dans la défense, dans la sécurité, des petites entreprises très pointues qui faisaient des produits industriels, en souffriront certainement.

Et donc on estime, enfin la Suisse elle-même estime, que ça pourrait avoir un impact négatif de 0,5-0,7% sur le PIB, ce qui est énorme.

Autres victimes de cette appréciation du franc suisse: les nombreux ménages d’Europe de l’Est qui ont contracté un emprunt en francs suisses au début des années 2000. Quelque 700.000 Polonais seraient dans ce cas.

Pourquoi l’ont-ils fait? Parce que les taux d’intérêts suisses étant tellement bas par rapport au zloty, qu’ils se sont dit pourquoi ne pas en profiter… là maintenant, il y a le retour de bâton, à savoir que ok les taux étaient bas, mais par rapport à leur zloty à eux, ils vont devoir rembourser 20-30% de plus que ce qu’ils avaient escompté s’il n’y avait pas eu cette surévaluation du franc suisse.

A l’inverse, les Suisses qui font leur shopping outre-frontière et les frontaliers qui travaillent dans la confédération helvétique ont de quoi se réjouir. En quelques heures, leur pouvoir d’achat a automatiquement bondi de 20 à 30%.

Source Canal Z Sandrine Dignocourt

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