“Le CEO de Dexia a gagné 500 euros de bonus par emploi perdu !”

A la veille de l’assemblée générale de Dexia de mercredi, les syndicats ont diffusé un document où ils dénoncent notamment les augmentations des dirigeants du géant bancaire, augmentations qui “rémunèrent le sacrifice des emplois”. Et appellent les actionnaires de Dexia à voter “non” aux bonus et au lien entre ces salaires et le cours de l’action.

Le front commun syndical Setca-BBTK, CNE-LBC et CGSLB, “appuyé par toutes les organisations syndicales présentes dans le groupe en Europe”, dénonce, dans un document qui sera distribué aux actionnaires de Dexia réunis en assemblée générale demain mercredi, les bonus accordés aux dirigeants “alors que le groupe a sacrifié 1.526 postes de travail en un an (1.200 en Belgique)”. Les syndicats y font appel aux actionnaires pour qu’ils refusent à la fois “ces plantureux bonus” et “leur lien au cours de l’action Dexia”.

“Notre direction ne cesse de mettre en avant le besoin de faire des économies et cherche toute occasion de pointer du doigt l’évolution des rémunérations (index, barèmes, promotions, etc.), écrivent-ils dans ce courrier commun. Quant à vos dividendes, ils ont été supprimés pour 2008 et ceux de 2009 ne seront payés qu’en actions.”

Les syndicats ont chiffré la “valeur d’un emploi”, tout simplement en divisant les bonus de la direction (1,875 million d’euros) par le nombre de postes perdus (1.526), soit 1.228,70 euros par emploi disparu, et “un gain pour notre seul administrateur délégué de 524 euros par emploi perdu”. “Soyons honnêtes : puisque tout est prétexte à verser des bonus, quel est donc leur sens réel à part celui d’augmenter sans cesse la rémunération des dirigeants ?”, interrogent encore les syndicats.

Quant aux consultants employés par Dexia, le front commun souligne le fait que le salaire de Pierre Mariani “frôle aujourd’hui celui d’un prédécesseur qui ne se faisait pas assister de multiples consultants chèrement payés et devenus indispensables à la nouvelle direction. Celle-ci avance comme justification que les compétences internes ne seraient pas à la hauteur des exigences en matière de reporting, de contrôle et de gestion de projet. Nous disposons bel et bien de ces connaissances et de toute l’expérience nécessaire en interne.”

La conclusion des syndicats est sans appel : “Nous estimons que la compétence de notre direction n’est pas à la hauteur de sa rémunération puisqu’elle nécessite le recours coûteux à ces béquilles externes.”

Trends.be

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