Le Brexit peut être une “opportunité” pour le secteur financier européen

Wolfgang Schäuble et Bruno Le Maire. © AFP

Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a estimé que le Brexit pouvait être “une opportunité” pour le secteur financier de la zone euro, lors d’un point-presse lundi avec son homologue allemand des Finances Wolfgang Schäuble.

“Nous voyons dans le Brexit la possibilité pour nos entreprises financières d’être plus attractives qu’elles ne l’étaient auparavant” et de créer “de la richesse” et “de l’emploi”, a estimé M. Le Maire, promettant de “saisir cette opportunité”.

Il n’a en revanche rien dit des difficiles négociations qui doivent s’ouvrir pour définir les conditions de sortie de l’UE du Royaume-Uni, alors que les Etats membres doivent confirmer lundi le mandat de leur émissaire, le Français Michel Barnier.

Les Européens ont fixé trois dossiers qui devront être absolument réglés pour que le retrait soit jugé “ordonné”: les droits des citoyens, le règlement des questions financières et les nouvelles frontières extérieures de l’UE, avec une attention toute particulière pour la république d’Irlande et la province britannique de l’Irlande du Nord.

Ensuite seulement, selon les orientations fixées par les dirigeants de l’UE réunis en sommet extraordinaire fin avril, des discussions pourront être entamées autour de la future relation entre l’UE et son voisin britannique, après plus de quatre décennies d’adhésion.

La Première ministre britannique Theresa May insistait pour que les contours de cette future relation soient abordés en même temps que la sortie de l’UE, mais elle s’est heurtée à un net refus venu notamment de la chancelière allemande Angela Merkel.

Plus d’intégration dans la zone euro

Bruno Le Maire et Wolfgang Schäuble ont également annoncé la création d’un groupe de travail pour aller “plus vite plus loin” dans l’intégration de la zone euro.

“Nous sommes donc convenus de mettre en place pour la première fois un groupe de travail entre Wolfgang Schäuble et moi-même qui aura vocation à présenter (…) des propositions très concrètes pour progresser dans l’intégration de la zone euro”, a indiqué à Berlin M. Le Maire.

“Ca fait des années qu’on parle de progrès dans l’intégration de la zone euro mais les choses n’avancent pas assez vite, assez loin. Et bien nous sommes désormais décidés à faire avancer les choses plus vite, plus loin, de manière très concrète”, a-t-il ajouté.

Parmi les thèmes qui seront abordés, M. Le Maire a cité la “convergence fiscale”, la “coordination des politiques économiques” et des investissements franco-allemands communs “au service de la croissance et de l’emploi dans la zone euro”.

Selon M. Schäuble, les premiers travaux du groupe de travail seront présentés lors d’un conseil des ministres franco-allemand prévu en juillet.

“Nous savons que le renforcement de l’union monétaire est d’une importance capitale, et nous avons la conviction commune que la France et l’Allemagne ont la responsabilité particulière d’en être le moteur”, a souligné M. Schäuble.

Les deux hommes veulent aussi travailler sur le “chantier institutionnel qui doit permettre de nous conduire vers un gouvernement économique de la zone euro”, selon M. Le Maire.

Il s’agit de la question de la création d’un ministre des Finances de la zone Euro voulue par M. Macron et qui nécessiterait un changement des traités européens existants ou de la création d’un Fonds monétaire européen comme souhaité par M. Schäuble.

Enfin M. Le Maire a assuré M. Schäuble que “la France respecterait ses engagements en matière de réduction des déficits”, conformément aux promesses d’Emmanuel Macron. “La France ne peut être membre de l’Union européenne et refuser de respecter ses engagements”, a-t-il promis.

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