Le Brexit et Trump n’ont “pas encore eu d’impacts significatifs sur l’économie de l’UE”

Mario Draghi © Reuters

Les risques géopolitiques ont augmenté dans le monde, a prévenu jeudi le président de la BCE Mario Draghi, qui s’est livré à un plaidoyer en faveur de l’euro, source de “solidarité” avant plusieurs scrutins clés en Europe.

“Les risques géopolitiques globaux ont gagné en importance dans notre évaluation” des dangers pour l’économie en zone euro, a déclaré l’Italien lors d’une conférence de presse régulière tenue à l’issue d’une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.

“Mais nous ne savons pas encore comment ces événements risqués se réverbèreront sur l’économie”, a-t-il ajouté, faisant référence aux élections à venir aux Pays-Bas le 15 mars, puis en France au mois d’avril.

Ces deux pays connaissent une montée en puissance des partis d’extrême-droite, hostiles à l’euro et à l’Union européenne.

Les grands risques de ces derniers mois, à savoir la décision du Royaume-Uni de sortir de l’UE en juin, le “non” au référendum italien sur une réforme constitutionnelle et l’élection d’un chantre du protectionnisme à la Maison Blanche, Donald Trump, n’ont toutefois “pas encore eu d’impacts significatifs sur l’économie”, a-t-il tempéré.

“L’euro est là pour rester, il est irrévocable”

Le patron de la BCE en a profité pour souligner les mérites de la construction européenne. “En particulier aujourd’hui, alors que les pays de l’UE doivent faire face à des défis géopolitiques, au terrorisme, à la migration (…), l’euro est une chaîne de solidarité” entre ses Etats membres, a-t-il estimé.

“L’euro a été la pierre angulaire, le pilier sur lequel le marché unique a pu survivre et prospérer et a permis d’augmenter la prospérité de ses Etats membres”, a-t-il déclaré.

Maintenant, “nous devons nous demander ce que nous pouvons faire de mieux pour rendre l’euro plus résistant, plus fort face aux crises”. “L’euro est là pour rester, il est irrévocable”, a-t-il insisté.

Comme lors de son audition devant le Parlement européen il y a trois semaines, Mario Draghi a de nouveau défendu l’Allemagne, accusée récemment par la nouvelle administration américaine de profiter indûment du faible niveau de l’euro pour engranger des forts excédents commerciaux, au détriment des Etats-Unis et d’autres pays de l’UE.

“Je ne pense pas qu’il y ait un quelconque mérite à attaquer l’Allemagne”, a-t-il lancé.

“La monnaie de l’Allemagne, c’est l’euro, la BCE est indépendante comme cela est fixé dans les traités et ses statuts. Le taux de change de l’euro est déterminé par les forces du marché”, a-t-il tranché.

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