“Le Belge perd 2 milliards par an à cause des banques !”

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Les comptes d’épargne trop peu rémunérateurs et les comptes à vue trop chers engendrent un manque à gagner de 2 milliards d’euros dans le chef des Belges, chiffre Test-Achats, qui enfonce le clou : en choisissant mieux sa banque, le Belge “bousculerait un secteur qui prône la concurrence mais la refuse au consommateur”.

Le Belge perd de l’argent à cause des banques, beaucoup d’argent : près de 2 milliards d’euros par an, si l’on en croit Test-Achats. Soit 1,5 milliard via les comptes d’épargne trop peu rémunérateurs – en l’occurrence ceux des grandes banques – et 500 millions via les comptes à vue trop chers (par rapport aux Maîtres-­Achats de l’association).

Le Belge, dès qu’il s’agit de services bancaires, serait-il “trop inerte, trop fidèle, vite content” ? “Peu importe, le résultat est éloquent : le Belge laisse aux banques près de 2 milliards en intérêts perdus et en frais de gestion inutiles”, répond Test-Achats. La solution avancée par l’organisation de défense des consommateurs ? Opter pour ses Maîtres­-Achats, bien sûr. Ainsi, “non seulement le Belge récupérerait-il cette mise, mais il bousculerait aussi le secteur bancaire qui prône la concurrence mais la refuse au consommateur.”

Peu de Belges changent de banque mais ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à cette question

Dans les faits, le Belge change effectivement peu de banque. Selon les statistiques de Febelfin citées par Test-Achats, 49.400 transferts de compte ont été opérés en 2011, pour plus de 13 millions de comptes à vue, soit 0,4 %.

Dans les esprits, cependant, les choses semblent doucement évoluer. L’enquête sur la mobilité bancaire menée en ligne par Test-­Achats en janvier et février 2012 aurait recueilli 1.004 réponses, “alors que, voici deux ans, 199 personnes seulement y avaient réagi. Cette différence montre à quel point rester toute une vie fidèle à sa banque, comme c’était assurément le cas par le passé, est une attitude qui ne va plus de soi pour nombre de citoyens.”

Autre signe d’intérêt des Belges pour cette question : la pétition Nous ne banquerons pas deux fois a recueilli près de 83.800 signatures ont été recueillies en deux mois.

Les raisons de changer de banque… et de ne pas le faire

Ceux qui ont changé de banque avancent d’abord, et c’est naturel, des critères économiques : pour payer moins de frais et/ou pour bénéficier de meilleurs taux d’intérêt. On retrouve ensuite un “désaccord avec la banque ou l’agence” et la recherche d'”un meilleur service”. Enfin, le Belge “mobile” dit rechercher “de meilleures conditions de découvert” et agir ainsi “par crainte de la faillite de la banque”.

Pourquoi celles et ceux qui n’ont pas changé de banque ont­-ils agi ainsi ? “Le consommateur pense que la démarche sera trop compliquée, trop longue, source d’ennuis ou de frais”, avance Test-Achats, qui dit recevoir fréquemment des plaintes de consommateurs ayant vécu un véritable parcours du combattant pour changer de banque. Pourtant, ceux qui ont changé de banque sont 73 % à estimer que la démarche a été facile…

Second motif d’immobilité : le sentiment que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. “Peut-­être certains consommateurs sont-­ils effectivement bien lotis mais ils seraient bien inspirés de le vérifier en jetant un coup d’oeil à la concurrence.”

Autre réponse intéressante : certains clients précisent qu’ils ne peuvent pas changer “car ils ont auprès de la même banque des produits liés à leur compte à vue et pour lesquels il est prévu une sanction s’ils mettent fin à ce compte (prêt hypothécaire dont le taux remonterait, assurance, etc.)”.

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Changer de banque en huit jours, vraiment ?

Depuis le 1er novembre 2010, le changement de banque devrait être bouclé en huit jours. Si l’on en croit l’enquête de Test-Achats, seul 1 consommateur sur 5 a estimé que le délai était respecté. “Les chiffres avancés par Febelfin (99 %) sont infiniment plus optimistes…”

La portabilité des numéros de compte pourrait-elle améliorer la mobilité interbancaire ?, interroge encore l’association : “Si, comme en téléphonie, on pouvait conserver le même numéro (de compte à vue, en l’occurrence), les consommateurs hésiteraient-­ils moins à changer ? Il est évident que la grande majorité des répondants souhaiterait que cela devienne possible.”

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