La vente des actions BNP Paribas, “un signal de désendettement”, salue Michel

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Le Premier ministre Charles Michel a confirmé jeudi juste après 10h00 la vente de 25% de la participation belge dans BNP Paribas, saluant “une opération importante qui nous permet de montrer un signal en termes de désendettement qui est important pour la Commission européenne”.

Le chef du gouvernement fédéral s’exprimait à sa sortie d’avion à Prague, où il effectue une visite de travail pour discuter de sujets européens avec le président et le Premier ministre tchèques.

“C’est un momentum important, une opération importante, qui nous permet de montrer un signal en terme de désendettement qui est important pour la Commission européenne”, a commenté Charles Michel.

“Mais ce qui est essentiel pour moi, c’est que grâce à cette opération on donne de la capacité de concrétisation au pacte d’investissement qui me tient à coeur”, a-t-il poursuivi.

Cette décision permettra, assure le Premier ministre, de “nourrir le dialogue avec la Commission européenne” et de concrétiser “avec plus de vigueur encore le pacte d’investissement” dévoilé il y a quelques semaines.

Cette vente de 25% de la participation belge permettra de réduire l’endettement de 0,4 à 0,5%. “L’impact n’est pas un impact gigantesque si on le rapporte à notre niveau d’endettement, mais ce qui est important c’est le mouvement, la tendance qui est ainsi possible et que nous pourrons mettre en évidence dans notre dialogue avec la Commission européenne.”

“Nous gardons une participation qui reste significative, c’est pour ça que c’est une décision de bon sens, de bon père de famille”, a souligné Charles Michel.

2 milliards

Le gouvernement fédéral a décidé de vendre 25% de sa participation dans BNP Paribas, avait indiqué mercredi le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, alors que la tenue d’un comité ministériel restreint avait été annoncée en fin d’après-midi.

La participation de l’Etat belge passe de la sorte de 10,3% à 7,8%.

La Belgique a finalement vendu 31,2 millions d’actions de BNP Paribas, à 65,10 euros l’action. La vente d’un quart de la participation de l’Etat dans la banque française a permis de rapporter 2,03 milliards d’euros.

Le prix de vente s’élève à 1,58% au-dessus du cours de clôture de mercredi.

Cette transaction s’inscrit dans le cadre de l’accord de gouvernement qui prévoit de valoriser de manière optimale les participations de l’Etat dans le secteur financier en tenant compte la fois du contexte économique et financier et du contexte “sociétal”. La transaction sera menée sous la direction de la cellule politique du ministre des Finances et du Premier ministre, assistés des bureaux Lazard et Allen&Overy. Le résultat final ne sera connu que dans le courant de la nuit.

“Gagner sur deux tableaux”

“Cette transaction nous permet de gagner sur les deux tableaux. D’un côté, nous parvenons à réaliser une plus-value importante en procédant à cette vente. De cette manière, nous contribuons de façon importante au désendettement et nous limitons notre risque à l’égard du secteur financier. De l’autre côté, je tiens à faire remarquer que seule une partie de la participation est réalisée parce que nous attachons de l’importance à notre participation à long terme dans BNP Paribas, en particulier pour l’importance économique de cette banque dans notre pays”, a souligné Johan Van Overtveldt, en précisant que la façon dont la transaction a été conçue permettra à l’Etat de conserver son dividende complet en 2017.

La participation de l’Etat belge dans BNP Paribas remonte au sauvetage de Fortis en 2008. L’Etat avait racheté Fortis pour 9,4 milliards d’euros et en avait ensuite revendu 75% à BNP Paribas. Via la SFPI, l’État belge possédait au 30 juin 2016 une participation de près de 10,3% du capital de BNP Paribas, soit quelque 128 millions d’actions. Lors des résultats annuels 2016, l’Etat belge avait reçu un dividende de 345 millions d’euros. Contactée, la direction du groupe n’a pas souhaité donner de commentaire.

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