La valeur du Petro équivaudra à un baril de pétrole

Nicolas Maduro. © REUTERS

Le Petro, monnaie virtuelle que le Venezuela veut créer pour lutter contre le “blocus financier” des Etats-Unis, aura une valeur équivalente à celui d’un baril de pétrole, a annoncé le président Nicolás Maduro.

“Pour chaque Petro, un baril de pétrole, c’est ça sa valeur”, a indiqué mercredi le président vénézuelien sans donner de précisions sur la date du lancement de cette cryptomonnaie ni sur le mécanisme permettant de procéder à des transactions avec cette monnaie.

Le baril de brut vénézuelien a fini la semaine dernière à 56,57 dollars, selon le ministère du Pétrole. Le prix moyen en 2017 a été de 46,45 dollars après 35,15 dollars l’année précédente.

Le président Maduro avait annoncé le 3 décembre la création du Petro qui, avait-il assuré, serait basée sur la richesse pétrolière du Venezuela dont les réserves sont parmi les importantes au monde.

Mercredi, le président a souligné que la monnaie virtuelle serait adossée aux champs de l’Orinoco, une région minière de 55.000 km2 du sud-est du pays qui renferme un énorme réservoir de brut lourd et extra-lourd.

“Je vais annoncer officiellement la désignation du champ numéro un du bloc Ayacucho (…) pour qu’il soit la base de soutien matériel de cette +pétromonnaie+”, a affirmé M. Maduro, en précisant que le gisement renfermait des réserves de 5 milliards de barils de pétrole “certifiées internationalement”.

En lançant son initiative au début du mois, le gouvernement avait assuré que le Petro permettrait “d’avancer vers de nouvelles formes de financement international”, face aux sanctions financières américaines. Washington interdit à ses citoyens et ses entreprises d’acheter des obligations du Venezuela et de son groupe pétrolier d’Etat PDVSA.

Commentant les annonces de Maduro sur Twitter, un économiste, Luis Oliveros, a estimé que le Petro n’était “pas une cryptomonnaie mais un titre de dette, adossé à un actif: le pétrole”.

Le Venezuela, mis en difficulté par la chute des cours de l’or noir dont il tire 96% de ses devises, est acculé à restructurer une dette extérieure estimée à environ 150 milliards de dollars par certains experts.

Le pays et sa compagnie pétrolière PDVSA sont déjà considérés comme étant partiellement en défaut de paiement par plusieurs agences de notation. La population souffre de graves pénuries d’aliments et de médicaments, faute d’argent pour les importer.

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