La taxe Tobin serait “à quelques centimètres d’un accord”

Activiste figurant la taxe sur les transactions financières, à Bruxelles, en mi 2014 © Reuters

Les onze Etats membres qui négocient l’introduction d’un prélèvement sur les transactions financières, ou la ‘Taxe Tobin’, seraient “à quelques centimètres d’un accord”, a estimé le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici à son arrivée à la réunion de l’Eurogroupe lundi. Il y aurait selon lui un compromis sur la table que les ministres des Finances impliqués doivent approuver.

Ces onze ministres se réuniront lundi soir, une fois l’Eurogroupe terminé, pour aborder la taxe sur les transactions financières qu’ils négocient dans une coopération renforcée depuis février 2013 déjà. Un accord semble cette fois un peu plus probable.

“Il y a un compromis sur la table”, a annoncé le commissaire Moscovici à son arrivée. Il devrait évaluer, avec le ministre des Finances autrichien Hans Jörg Schelling qui mène les négociations, comment ce compromis peut être finalisé.

“Nous sommes à quelques centimètres d’un accord, les derniers centimètres sont toujours les plus difficiles mais franchissons-les”, a déclaré à la presse M. Moscovici, sans donner davantage de détails.

Les travaux entre les onze Etats membres désireux de se doter d’une telle taxe se basent sur une proposition initiale de la Commission européenne pour que le commerce d’actions et d’obligations soit taxé à au moins 0,1 %, et les dérivatifs à 0,01%, de sorte à décourager la spéculation, assurer une plus grande justice sociale et dégager de nouvelle sources de revenus.

Plus tôt cette année, le ministre belge de Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA) avait fait part de ses réserves au sujet de l’impact négatif qu’une telle taxe pourrait avoir pour l’économie. Lundi, son cabinet n’a pas souhaité donner de commentaire. Une résolution approuvée à la Chambre il y a dix jours sur la COP 21 précisait toutefois qu’une taxe sur les transactions financières devait être négociée dans un cadre associant les 28 Etats membres, et non dans une coopération renforcée à 11.

Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, s’est aussi montré sceptique sur les chances d’aboutir à un accord. “Il y a déjà eu tellement de réunions”, a-t-il grincé.

Les onze pays prêts à collaborer pour introduire cette taxe sont la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche, la Slovénie, la Grèce, la Slovaquie, l’Italie, l’Espagne et l’Estonie.

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