La Poste japonaise s’envole à la Bourse de Tokyo

Un facteur japonais. © Reuters

Japan Post Holdings, la Poste japonaise, et ses deux filiales de banque et assurance sont entrées en fanfare mercredi à la Bourse de Tokyo, une avancée majeure qui acte le processus de privatisation.

La valeur d’introduction de ces trois entités placées chacune à hauteur de quelque 10% dépasse 1.400 milliards de yens (plus de 10 milliards d’euros), ce qui en fait la plus importante entrée en Bourse au monde cette année.

Le titre Japan Post Holdings, l’entité mère a fini mercredi sa première séance à la Bourse de Tokyo sur un bond de plus de 25%, tandis que celle de sa filiale d’assurance a bondi de près de 56%.

La Poste japonaise est parfois appelée “la plus grande banque du monde” parce qu’elle gère quelque 200.000 milliards de yens de dépôts (près de 1.500 milliards d’euros), l’équivalent de 40% du produit intérieur brut du Japon. Ce trésor de guerre est essentiellement constitué de l’épargne de citoyens placés dans des obligations d’Etat.

Bien que propriété intégrale du gouvernement jusqu’à ce jour, la maison mère Japan Post Holdings et les deux sociétés financières sont depuis 2007 gérées comme des sociétés privées, en vertu d’une loi de privatisation votée, non sans opposition, en 2005. Le Premier ministre d’alors, Junichiro Koizumi, avait fait de la sortie du mammouth du secteur public l’alpha et l’oméga de son passage à la tête du pays entre 2001 et 2006.

“L’entrée en Bourse n’est pas un but en soi, ce qui importe, c’est d’inculquer une culture de gestion privée. Nous sommes aujourd’hui à l’entrée de ce processus”, a déclaré mercredi Heizo Takenaka, ministre chargé de la privatisation à l’époque du Premier ministre Koizumi.

Désormais, la montée progressive de la part des acteurs privés dans le mastodonte paraît irréversible, même si la part initialement mise en Bourse est très limitée pour éviter de trop perturber le marché.

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