La livre turque dégringole, la tension monte

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Le ministre turc de l’Economie s’est efforcé lundi de calmer les marchés et de minimiser la dégringolade de la monnaie turque minée par le contexte politique et militaire en Turquie.

La livre turque (TL) a battu un nouveau record de faiblesse lundi matin face au dollar et l’euro, s’échangeant respectivement contre 2,86 TL et 3,17 TL, en baisse d’environ 1% par rapport à vendredi.

“Il faut rester calme”, a dit le ministre de l’Economie Nihat Zeybekçi, cité par les médias locaux, affirmant qu’il n’y avait pas lieu d’intervenir pour endiguer cette baisse. “Pour l’instant nous ne pensons pas qu’une telle éventualité soit nécessaire. Un équilibre sera trouvé sur les marchés”, a-t-il insisté.

Pourtant vendredi la banque centrale turque est intervenue en urgence pour soutenir la livre, en abaissant le rendement des placements en dollar, au lendemain de l’échec des négociations pour la formation d’un gouvernement de coalition, deux mois après les législatives du 7 juin qui ont privé le parti islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, d’une majorité.

Depuis le début de l’année, la devise nationale turque s’est dépréciée d’environ 17% contre le dollar et l’euro. Dans le même temps, la bourse d’Istanbul a perdu 20%.

Les inquiétudes des investisseurs se sont accentuées après l’annonce jeudi par le Premier ministre Ahmet Davutoglu de probables élections anticipées à l’automne.

Cette crise politique intervient à un moment où la Turquie a déclenché le mois dernier une offensive militaire à la fois contre la rébellion kurde et contre le groupe de l’Etat islamique (EI) en Syrie.

Le comité de politique monétaire de la banque doit tenir mardi une réunion mensuelle pour décider d’un changement des taux d’intérêts. Les observateurs s’attendent largement à ce que l’institution laisse ses taux inchangés comme elle l’a fait lors de ses précédentes réunions.

Après des années fastes à plus de 8% en 2010 et 2011, la croissance de l’économie turque a nettement fléchi pour retomber à 2,9% en 2014. Le chômage a par ailleurs atteint son plus haut niveau depuis cinq ans (11%) et l’inflation reste élevée (autour de 8%).

Avec l’AFP

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