La complexité des marchés financiers reste un frein pour évaluer les risques de crise

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La complexité des marchés financiers constitue un frein critique pour évaluer avec précision les risques d’une nouvelle crise, ressort-il d’une étude de chercheurs issus d’universités belge (ULB), américaine, suisse, anglaise et italienne, et à laquelle le prix Nobel d’économie 2001, Joseph Stiglitz, a également contribué.

Après la crise financière de 2008, de nombreux efforts ont été mis en place pour diminuer l’opacité de marchés financiers et améliorer les moyens de contrôler les risques liés à ceux-ci. L’étude souligne toutefois que “la nature interconnectée et complexe de ces systèmes constitue un défi technique majeur pour l’estimation des risques de défaut”. Elle ajoute que les “estimations de risque peuvent être sujettes à de très larges déviations par rapport aux risques réels dès que les données utilisées contiennent des erreurs de mesure”.

Un régulateur pourrait dès lors être amené à conclure que le marché ne présente pas de risque majeur quand, en réalité, ce même marché est au bord de la faillite globale. L’inverse devient également envisageable: le régulateur déclencherait des alertes de risque inadéquates au vu de la situation réelle du marché.

Les récentes initiatives de collecte de larges données financières et de consolidation du contrôle prudentiel à l’échelle internationale vont dans le sens de l’amélioration de la transparence financière et de la surveillance des marchés, explique Tarik Roukny, un chercheur de l’Iridia au sein de l’Ecole Polytechnique de Bruxelles (ULB), qui a participé à cette recherche.

“La BCE est engagée pour améliorer cette transparence et augmenter les données qui sont récoltées. Ce que nous voulons montrer avec cette étude, c’est le challenge que constitue la gestion de ces données. Il ne faut pas prendre cela à la légère”, poursuit-il, avant de souligner que des erreurs très légères dans l’analyse peuvent avoir des conséquences particulièrement importantes.

L’équipe internationale a publié le résultat de son étude mardi dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

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