La Chine va stabiliser ses Bourses “pendant des années”

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Les autorités chinoises, après avoir réalisé des achats massifs d’actions pour soutenir les Bourses locales après leur récente dégringolade, ne retireront pas leur soutien “pendant des années” afin de stabiliser les marchés, a assuré vendredi une autorité de régulation.

“Pour un certain nombre d’années à venir, le China Securities Finance Corp. (CSF, organisme étatique intervenant sur les places boursières pour le compte du gouvernement) ne se retirera pas”, a indiqué la Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC).

“Sa fonction de stabilisation des marchés ne changera pas”, a insisté le régulateur, dans un communiqué sur son compte officiel de microblogs.

Le CSF était sorti de l’ombre ces dernières semaines, en devenant un acteur crucial des mesures de soutien adoptées par le gouvernement pour stopper la spectaculaire débâcle des Bourses de Shanghai et Shenzhen.

Doté de fonds apportés par l’Etat et prêtés par de grandes banques commerciales publiques, le China Securities Finance Corp. s’était engagé dans de vastes programmes d’achats de titres sur les marchés.

La crainte qu’il ne se retire prématurément avait entraîné le mois dernier une brusque rechute des indices, affolant les investisseurs.

L’annonce de vendredi apparaît donc comme une manière de rassurer tout à fait les petits porteurs (la grosse majorité des investisseurs sur les places chinoises) en leur garantissant l’appui durable des autorités aux marchés boursiers.

La banque d’investissement américaine Goldman Sachs avait estimé début août que le gouvernement chinois (notamment via les achats du CSF) avait dépensé jusqu’à 900 milliards de yuans (133 milliards d’euros) pour soutenir les Bourses.

Le régulateur a cependant précisé vendredi que le CSF n’interviendrait que durant les périodes de “volatilité”.

“Quant des fluctuations violentes agitent le marché et peuvent entraîner des risques systémiques, le CSF continuera de jouer son rôle, qui est de stabiliser les marchés par de nombreux moyens”, a expliqué Deng Ge, porte-parole de la CSRC, cité dans le communiqué.

La Bourse de Shanghai s’était envolée de 150% en l’espace d’un an, dopée par un endettement massif sous les encouragements du gouvernement, mais cette hausse euphorique déconnectée des réalités économiques s’était finalement essoufflée.

A partir de mi-juin, la place de Shanghai et celle de Shenzhen avaient violemment décroché, plongeant d’environ 30% en trois semaines.

Pékin avait progressivement adopté un vaste arsenal de mesures très interventionnistes pour arrêter la chute libre des indices.

Ainsi, les plus gros actionnaires, ceux possédant plus de 5% dans une entreprise cotée, se sont vus interdire de vendre leur participation, et les groupes publics empêchés de céder les titres de leurs filiales cotées.

De son côté, la banque centrale avait promis de fournir des liquidités à volonté pour financer les achats d’actions.

Avec l’AFP

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