La BCE serait prête à injecter 1.000 milliards en 2 ans dans le circuit financier

Le siège de la BCE © AFP

Le directoire de la Banque centrale européenne (BCE) est favorable à la mise en oeuvre d’un programme de rachats massifs d’actifs pour un montant de 50 milliards d’euros par mois jusqu’à fin 2016, selon des informations de presse publiées mercredi.

Cette proposition, qui revient à injecter plus de 1.000 milliards d’euros d’argent frais dans le circuit financier en moins de deux ans, sera au centre des discussions des gouverneurs de l’institution monétaire lors d’un dîner mercredi soir, ainsi que jeudi à l’occasion de leur réunion de politique monétaire, affirme l’agence américaine Bloomberg, citant deux sources bancaires de haut rang.

La forme finale de ces rachats est toutefois susceptible de varier significativement en fonction de la tournure des débats, soulignent ces mêmes sources, précisant que le coup d’envoi de ce programme ne serait pas donné avant le 1er mars.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la BCE n’a pas souhaité faire de commentaire concernant ces informations.

La BCE doit annoncer jeudi à 14H45 sa décision concernant ses taux directeurs, qui sera suivie à 15H30 d’une conférence de presse très attendue de son président Mario Draghi.

Le programme fait débat avant même d’être officiellement annoncé

Plusieurs grands banquiers ont débattu, déjà ce mercredi à Davos, des limites de l’action de la banque centrale avant même l’annonce officielle très attendue de son programme massif de rachat d’actifs.

Au premier jour de ce grand forum réunissant leaders économiques et politiques du monde entier, Axel Weber, l’actuel président de la banque suisse UBS, a estimé que la BCE ne devait pas en faire trop pour résoudre les problèmes de la zone euro qui nécessitent des réformes de la part des gouvernements. “La BCE ne peut que contribuer à la résolution des problèmes en Europe”, a dit M. Weber, par ailleurs ancien président de la banque centrale allemande, et à ce titre membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

“Selon moi, ils (les membres de la BCE, ndlr) ne devraient pas aller trop loin parce que, plus ils en font, plus l’incitation pour que les gouvernements agissent est faible”, a expliqué M. Weber.

“L’Europe a perdu une bonne occasion de faire beaucoup de choses qui auraient pu être faites dans un environnement plus favorable”, selon M. Weber, qui avait claqué la porte de l’institut de Francfort, en partie pour protester contre une politique de la BCE qu’il jugeait trop laxiste. Il s’inquiète du fait que la BCE “achète du temps”, lequel n’est pas assez mis à profit par les gouvernements de la zone euro pour engager des réformes.

Même discours pour le patron d’HSBC, Douglas Flint, qui a souligné que la croissance ne pourrait venir que des réformes structurelles, le rôle de la BCE se limitant à créer l’environnement adéquat.

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