La BCE remplit son objectif au premier mois de son vaste programme d’achats d’actifs

La vue depuis le nouveau bâtiment de la BCE. © AFP

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mardi avoir rempli son objectif en mars, premier mois du vaste programme d’achats d’actifs qu’elle a lancé pour soutenir la zone euro, en achetant pour presque 61 milliards d’euros de titres.

La BCE compte injecter plus de 1.100 milliards d’euros d’ici septembre 2016 pour réamorcer la dynamique des prix dans une zone euro confrontée depuis des mois à une faible inflation, qui grippe sa reprise économique. Pour cela, l’institution de Francfort (ouest de l’Allemagne) veut acheter 60 milliards d’actifs par mois. Elle a débuté son vaste programme d’achats de dettes publiques et privées, aussi connu sous son acronyme anglais “QE” – quantitative easing -, le 9 mars dernier. Au 31 mars, fin du premier mois du programme, la BCE avait racheté pour 47,36 milliards d’euros de dettes souveraines, 12,4 milliards d’euros d’obligations sécurisées et 1,2 milliard d’euros d’ABS, titres financiers adossés à des crédits. Soit un total de 60,96 milliards d’actifs rachetés en mars, selon les chiffres transmis à l’AFP par un porte-parole de la BCE. “Un succès” pour la BCE à la fin du premier mois de son programme, a commenté Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg. “Il y a encore un long chemin à parcourir jusqu’en septembre l’année prochaine, mais ce démarrage en force (…) devrait dissiper les craintes selon lesquelles la BCE ne trouvera pas assez de vendeurs” qui lui cèdent des titres, a-t-il ajouté. Selon lui, “il appartient désormais aux gouvernements de la zone euro de soutenir la relance avec des réformes structurelles. Cela assurerait que l’assouplissement agressif de la BCE ne se termine pas en feu de paille”. Le compte-rendu détaillé de la dernière réunion de la BCE, publié la semaine dernière, a déjà souligné que les gardiens de l’euro étaient “optimistes” et persuadés que leur politique monétaire allait accompagner la zone euro vers une “reprise graduelle”. L’inflation doit notamment revenir à moyen terme juste sous l’objectif des 2% visés par la BCE. Mais les membres de la BCE répètent aussi qu’ils ne peuvent pas tout, et que la reprise ne se fera sans les réformes structurelles et investissements de la part des différents pays membres de la zone euro.

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