La Banque mondiale souffre d’une “crise de leadership”

Jim Yong Kim le président de la Banque Mondiale. © AFP

La Banque mondiale souffre d’une “crise de leadership” et doit changer le mode de désignation de son président pour ne pas devenir “un anachronisme” sur la scène internationale, affirme une lettre ouverte de l’association des personnels.

“Nous défendons les principes de bonne gouvernance, de transparence, de diversité, de concurrence internationale et de sélection basée sur le mérite. Malheureusement aucun de ces principes n’a été appliqué dans la nomination des précédents présidents de la Banque mondiale”, indique ce courrier daté de mardi.

Au terme d’une règle non-écrite, les Européens placent l’un des leurs à la tête du Fonds monétaire international (FMI) tandis que la présidence de la Banque mondiale, l’institution dédiée à la lutte contre la pauvreté, est réservée aux Américains.

“Nous avons accepté des décennies d’accord secrets qui ont abouti, douze fois d’affilée, à la désignation d’un homme américain. Cela doit changer”, assure l’association du personnel.

L’actuel titulaire du poste, l’Américain Jim Yong Kim, voit son mandat de cinq ans s’achever en juillet prochain et n’a pour l’heure pas officiellement annoncé son intention de briguer sa reconduction.

Sous sa présidence, la Banque a engagé une restructuration controversée qui a provoqué des mobilisations en interne et continue de susciter des interrogations parmi les 15.000 employés de l’institution. Elle est aussi confrontée à la concurrence croissante de nouveaux acteurs du développement et notamment la Chine.

“Le groupe Banque mondiale connaît une crise de leadership”, affirme l’association des personnels.

Dans sa lettre, elle appelle à ouvrir le processus de désignation à l’international et à des “hommes et des femmes” sur la base de critères professionnels “clairs” et en faisant preuve de “transparence”.

“Le monde a changé et nous devons changer avec lui. A moins que nous changions les règles du jeu, la Banque mondiale fait face au risque bien réel de devenir un anachronisme sur la scène internationale”, assure l’association.

Contactée par l’AFP, la Banque mondiale a assuré que le conseil d’administration représentant ses 189 Etats-membres avait déjà adopté en 2011 des règles garantissant un processus de désignation “ouvert, fondé sur le mérite et transparent”.

“Ces règles ont été utilisées pendant la désignation en 2012 et continueront de l’être pour le futur processus de désignation du président”, a assuré un porte-parole dans un courriel.

En 2012, M. Kim, choisi par les Etats-Unis, avait ainsi pour la première fois dû affronter la concurrence inédite d’une autre candidate, l’ancienne ministre nigériane des Finances Ngozi Okonjo-Iweala.

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