La Banque mondiale change ses règles de financement

Image d'illustration © istock

La Banque mondiale (BM) a dévoilé mardi un ensemble de nouvelles règles sociales et environnementales auxquelles ses 188 Etats-membres devront se soumettre pour recevoir des prêts de l’institution-phare du développement économique.

Selon la BM, l’arsenal, en discussion depuis plusieurs années, constitue une “grand pas en avant” pour mieux “protéger l’environnement et les populations” mais il a été fraîchement accueilli par les ONG qui ont dénoncé un “dangereux retour en arrière”.

Aux termes de ces dix nouveaux grands principes, qui vont entrer dans une phase d’expérimentation, les Etats demandant le soutien de la BM devront notamment s’assurer que les populations locales auront donné leur “consentement” à un projet qui affecterait leurs conditions de vie.

Début mars, la Banque avait fait son mea culpa en admettant que certains de ses projets de développement avaient abouti à des déplacements de population forcés.

Pour la première fois, la Banque mondiale exigera également des pays emprunteurs qu’ils garantissent les droits des travailleurs, notamment celui de s’associer librement et de mener des négociations collectives.

La Banque a également amendé une précédente proposition sur les normes environnementales qui avait suscité la colère de la société civile en juillet 2014.

L’institution envisageait alors des “indemnisations” quand des projets causaient des dommages environnementaux. Aux termes des règles présentées mardi, ces réparations devront désormais être considérées comme des solutions de “dernier recours” et pourront tout simplement être interdites “dans certains cas”.

Dans un communiqué commun, 19 organisations de la société civile, dont Oxfam, ont dénoncé un “affaiblissement” des normes gouvernant les financements de la Banque mondiale.

Ces règles “vont grandement affaiblir à la fois la protection des populations concernées et de l’environnement au moment où la Banque veut s’engager dans des projets à hauts risques”, assurent-elles dans ce communiqué.

Institution-soeur du FMI, la Banque mondiale subit la concurrence croissance d’institutions rivales créées par les pays émergents et notamment la Chine.

Partner Content