L’UE rehausse nettement ses prévisions de croissance

. © THOMAS LOHNES/GETTY IMAGES

La Commission européenne a nettement rehaussé jeudi ses prévisions de croissance en zone euro pour 2017 et 2018, confiante dans la robustesse de la reprise économique malgré les incertitudes liées au Brexit. Elle table par ailleurs sur une croissance de l’économie belge de 1,7% en 2017 et de 1,8% en 2018.

“L’économie de la zone euro est en bonne voie pour croître cette année à son rythme le plus rapide depuis dix ans”, la croissance devant atteindre 2,2% en 2017 et 2,1% en 2018, a commenté la Commission, qui tablait en mai sur 1,7% en 2017 et 1,8% en 2018.

L’exécutif européen a également livré sa toute première prévision pour 2019, tablant sur une croissance de 1,9%.

“Les résultats affichés par l’économie européenne cette année sont nettement meilleurs que ce qui était prévu, en raison de la résilience de la consommation privée, du renforcement de la croissance mondiale et du recul du chômage”, a expliqué la Commission.

Elle a d’ailleurs rabaissé ses prévisions de taux de chômage pour 2017 et 2018, tablant désormais respectivement sur 9,1% et 8,5%. Lors de ses prévisions de printemps, publiées en mai, elle anticipait un taux de 9,4% cette année et de 8,9% pour l’an prochain. Pour 2019, elle table sur un taux de 7,9%.

Les risques que l’évolution économique soit meilleure ou moins bonne qu’escompté sont globalement équilibrés, a jugé la Commission.

“Les principaux risques à la baisse sont extérieurs et liés aux fortes tensions géopolitiques (par exemple, dans la péninsule coréenne), à l’éventualité d’un resserrement des conditions financières à l’échelle mondiale (en raison, par exemple, d’une aversion croissante au risque), à l’ajustement de l’économie chinoise ou à l’expansion du protectionnisme”, a-t-elle ajouté.

“Dans l’UE, les risques à la baisse sont liés aux négociations sur le Brexit et à leurs résultats, ainsi qu’à la forte appréciation de l’euro et à l’augmentation des taux d’intérêt à long terme”, a-t-elle continué.

Royaume-Uni en baisse

“Étant donné que les négociations relatives aux conditions de retrait du Royaume-Uni de l’UE ne sont pas encore achevées, les prévisions de la Commission pour l’année 2019 reposent sur l’hypothèse purement technique d’un maintien du statu quo en ce qui concerne les relations commerciales entre l’UE-27 et ce pays”, a précisé la Commission.

Pour 2017, elle a considérablement réduit ses prévisions de croissance pour le Royaume-Uni, tablant sur 1,5%, contre +1,8% en mai. Pour 2018, sa prévision reste inchangée: +1,3% et elle table sur 1,1% en 2019.

Le déficit belge à 1,5% pour 2017

Par ailleurs, le déficit budgétaire belge devrait s’établir à 1,5% en 2017 et 1,4% en 2018, selon les prévisions de la Commission. Celle-ci a modifié son estimation par rapport au mois de mai, lors duquel elle évaluait le déficit belge à 1,9% pour 2017.

Le déficit structurel pour l’année en cours devrait également atteindre 1,5%, rester stable l’année suivante et augmenter à 1,7% en 2019.

Enfin, la Commission prévoit une croissance de l’économie belge de 1,7% en 2017 et de 1,8% en 2018, soit un peu en-dessous des moyennes de la zone euro (2,2% en 2017 et 2,1% en 2018) et de l’ensemble de l’UE (2,3% en 2017 et 2,1% en 2018).

En raison de la hausse des prix de l’énergie, l’inflation en Belgique (2,2%) sera cette année plus élevée que dans la moyenne de l’eurozone (1,5%), mais cet écart devrait se résorber dans les années suivantes.

La dette publique belge reste pour sa part importante mais continue à diminuer, selon l’exécutif européen. Après un taux de 105,7% du PIB en 2016, elle devrait être de 103,8% en 2017, de 102,5% en 2018 et enfin de 101,2% en 2019.

(Belga)

Prévisions à 27

Pour la première fois, l’exécutif européen a donné des prévisions pour l’UE à 27 (donc sans le Royaume Uni), en plus de celle pour les 28. Pour l’UE à 27, il table sur une croissance de 2,4% en 2017, 2,2% en 2018 et 2,0% en 2019.

Pour l’UE à 28, la Commission a aussi rehaussé ses prévisions: +2,3% en 2017, +2,1% en 2018 et +1,9% en 2019. En mai, elle tablait sur 1,9% en 2017 et 2018.

Début octobre, le FMI avait aussi rehaussé ses perspectives pour la zone euro, misant sur une croissance de 2,1% en 2017 et de 1,9% en 2018. Rassuré par l’issue des élections en Allemagne, aux Pays-Bas et en France, il avait aussi considéré le processus du Brexit comme un danger plus important pour le Royaume-Uni que pour l’Union européenne.

Côté inflation en zone euro, la Commission table sur une “hausse modérée des prix sur fond de croissance atone des salaires”. Pour cette année, elle table sur +1,5%, +1,4% en 2018, avant de remonter à +1,6% en 2019.

Des chiffres qui ne changent pas vraiment par rapport à mai, où elle prévoyait +1,6% en 2017 et +1,3% en 2018.

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