L’or à prix record : “Attention au retour de bâton !”

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L’or a franchi vendredi, pour la première fois de son histoire, la barre des 1.300 dollars l’once. Pour beaucoup d’analystes, les facteurs haussiers demeurent. Pierre-Antoine Dusoulier, président de Saxo Banque France, pense au contraire que la fête est terminée. Interview.

Le prix de l’or vient de franchir pour la première fois le seuil des 1.300 dollars l’once, battant un nouveau record historique. Comment l’expliquez-vous ?

D’abord, parce que la perspective d’un assouplissement de la politique monétaire aux Etats-Unis affaiblit le dollar. Et lorsque le dollar baisse, les cours de l’or grimpent mécaniquement, car les achats libellés en dollars sont plus attrayants pour les investisseurs munis d’autres devises.

Ensuite, parce que la demande des investisseurs reste vigoureuse. Confrontés à la volatilité des places boursières et des devises, comme aux incertitudes toujours vives sur les dettes souveraines, mais sur aussi les économies américaine et européennes, les investisseurs spéculatifs cherchent à diversifier leurs actifs et à jouer la sécurité. Et l’or est toujours une valeur refuge.

L’envolée pourrait-elle se poursuivre ?

Non, je pense que la fête est terminée. Et attention au retour de bâton ! Le passé a prouvé que, lorsque les cours du métal jaune montent aussi rapidement, la chute est violente. Ce n’est donc plus le moment d’acheter car les risques de perte sont grands, désormais. Au dessus de 1.300 dollars l’once, il y aura obligatoirement des prises de profits. La position sur l’or peut donc devenir rapidement nette vendeuse. Et comme le marché est très spéculatif, la hausse des ventes entraînera une baisse des cours. Je pense que l’or peut redescendre très vite à 1.150 dollars l’once.

Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs ?

Il faut être opportuniste et regarder de près les marchés pour être prêt à changer d’avis. Aujourd’hui, ce qui est intéressant est de jouer le yen mais en passant par d’autres devises, l’euro ou le sterling, par exemple.

Propos recueillis par Danièle Licata, L’Expansion.com

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