L’insolente croissance des bénéfices d’ING

Ralph Hamers, CEO d'ING. © Reuters

Alors qu’elle prévoit de se séparer de plus de 5.000 personnes aux Pays-Bas et en Belgique, la grande banque néerlandaise voit son bénéfice bondir de 27 %.

“Nous avons de nouveau enregistré une solide croissance commerciale “. De l’aveu même de son CEO, ING réalise de solides performances opérationnelles et financières. Le groupe dirigé par Ralph Hamers a clôturé le troisième trimestre sur un bénéfice net de 1,3 milliard d’euros, en hausse de 27 % sur un an. Rien que sur les neuf premiers mois de 2016, le résultat net du groupe atteint déjà 3,9 milliards d’euros (+ 22%), soit quasiment autant que les 4 milliards de profits annuels dégagés en 2015. A titre de comparaison, Deutsche Bank, qui a suscité la panique sur les marchés ces dernières semaines suite à la menace d’une amende de 14 milliards de dollars, a quant à elle publié un petit bénéfice de 278 millions d’euros pour la période de début juillet à fin septembre. De quoi porter les profits du géant allemand pour les neuf premiers mois de l’année à… 534 millions.

Montée en Bourse

Ces très, très bons résultats trimestriels d’ING s’expliquent d’abord par une croissance des revenus. “Le groupe profite de sa présence en Allemagne (19 % des bénéfices) où la situation économique reste saine et où la demande pour le crédit-logement est en hausse”, signale Arnaud Delaunay, analyste chez Leleux. Avec 400.000 nouveaux clients depuis le début de l’année, le groupe a en effet vu le volume de ses prêts augmenter de 3,6 milliards d’euros. Malgré la faiblesse des taux d’intérêt, il a également enregistré une hausse de plus de 15 % de ses autres revenus (commissions et frais). Dans le même temps, il a réussi à réduire sensiblement ses dépenses opérationnelles (- 1,2%). Résultat des courses, le titre ING n’en finit plus de grimper en Bourse. Il se négocie aujourd’hui autour des 12 euros, contre moins de 9 euros au début de l’été. Avec comme conséquence directe qu’ING pèse aujourd’hui plus de 45 milliards, soit deux tiers de la valeur de tout BNP Paribas, poids lourd du secteur bancaire européen dont la capitalisation boursière dépasse les 65 milliards d’euros.

Le rendement des fonds propres d’ING pointe il est vrai à 11,3 % sur les neuf premiers mois de l’année contre une moyenne en zone euro de 6,10 %, indique Arnaud Delaunay. Une rentabilité à deux chiffres dont le personnel d’ING fait les frais de manière brutale. Le 3 octobre, le groupe a annoncé 7.000 suppressions d’emploi dans le monde d’ici 2021, dont plus de 3.000 en Belgique. Faut-il le rappeler, sa grosse filiale belge (ING Belgique) détruira chez nous un emploi sur trois et ne conservera que 600 agences sur un total de 1.245, son deuxième réseau (Record Bank) disparaissant sous la bannière orange du groupe.

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