L’émission de bons d’État suspendue à cause des taux bas

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L’agence de la Dette a annoncé jeudi la “suspension temporaire” de l’émission de bons d’Etat en raison du contexte actuel de très faible niveau de taux d’intérêts. L’émission qui devait avoir lieu le 4 septembre n’aura pas lieu, une première en 20 ans d’existence du bon d’Etat.

“Nous ne le faisons pas pour la première fois. Avec un taux à 10 ans aux alentours de 0,12%, nous aurions à peine pu proposer 0,05% pour le bon d’Etat”, explique Jean Deboutte, directeur à l’agence de la Dette. Un taux qui aurait été inférieur au taux minimum légal de 11 points de base sur les comptes d’épargne.

Cette suspension ne pose pas de problème pour le Trésor car une bonne partie des besoins de financement pour 2016 a déjà été comblée. “Nous avons déjà réalisé 31,282 milliards d’euros ou 83% du total”, souligne Jean Deboutte.

“Les émissions des bons d’État reprendront dès que le Trésor et ses établissements placeurs estimeront que la demande pour le produit sera à nouveau suffisamment forte”, explique encore l’agence de la Dette dans un communiqué.

Le Trésor rappelle que les investisseurs particuliers qui veulent investir dans des produits de la dette fédérale belge peuvent se tourner vers les obligations linéaires et les bons d’Etat sur le marché secondaire.

Traditionnellement, quatre émissions de bons d’Etat sont organisées par an: en mars, juin, septembre et décembre.

En fonction de l’évolution des taux, Jean Deboutte n’exclut pas que l’émission de décembre puisse avoir lieu. “Nous voulons revenir le plus rapidement possible sur le marché”, assure le directeur.

Depuis quelques années, la demande pour les bons d’Etat n’a cessé de diminuer dans un contexte de taux bas qui a également poussé l’agence de la Dette à supprimer successivement les bons à trois, cinq et huit ans pour ne plus conserver, depuis juin 2015, que des bons d’Etat assorti d’une échéance à 10 ans.

Les dernières émissions de bons d’Etat, qui proposaient des taux d’intérêt inférieurs à 1%, et même un petit 0,5% pour celle de juin dernier, n’ont pas permis de lever plus de 10 millions d’euros, le plancher ayant été atteint en juin 2015 avec à peine 3,02 millions d’euros. En comparaison, le bon d’Etat dit “Leterme”, émis en décembre 2011 en pleine crise politique et assorti de taux allant de 3,5 à 4,2% en fonction des échéances, avait permis au Trésor de lever la bagatelle de 5,729 milliards d’euros.

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