L’embrasement du monde arabe fait chuter les marchés

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Les Bourses mondiales chutaient mercredi, mises sous tension par les troubles dans le monde arabe qui se propagent à d’importants pays producteurs de pétrole comme l’Iran et le Koweït et font flamber le cours de l’or noir.

Dans le sillage de Wall Street (- 1,38 % pour le Dow Jones, – 1,61 % pour le Nasdaq), les places européennes et asiatiques faisaient grise mine : Tokyo (- 2,43 %), Hong Kong (- 1,49 %) et Shanghai (- 0,18 %) ont baissé en clôture, et Paris (- 1,02 %), Londres (0,73 %), Francfort (0,81 %) et Madrid (- 1,23 %) reculaient vers 11 h GMT.

“Les craintes liées à l’embrasement du monde arabe” font chuter le marché, a résumé à Paris François Duhen, analyste du Crédit Mutuel CIC. Pour Christian Parisot, économiste chez Aurel, “même si l’Arabie Saoudite, premier producteur de produits pétroliers dans le monde, s’est engagée à assurer la stabilité du marché, les investisseurs restent inquiets et craignent toujours une pénurie”.

Des craintes qui ont engendré mercredi matin une nouvelle envolée du baril au-dessus des 100 dollars en Asie. “Le marché regarde de très près si les troubles se propagent à l’Iran”, quatrième producteur mondial de pétrole, a ajouté Kazuhiro Takahashi, analyste de Daiwa Securities Capital Markets.

“Le vrai problème, c’est la déstabilisation et les changements de régime éventuels dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord”

Pour Gordon Kwan, chez Mirae Asset Securities, “tout est incertain. Ce serait une erreur de se focaliser sur les risques engendrés par une éventuelle baisse à court terme de la production pétrolière. Le vrai problème, c’est la déstabilisation et les changements de régime éventuels dans tout le Moyen-Orient et toute l’Afrique du Nord.”

Car la contestation monte et se propage. Des affrontements ont opposé en Iran les forces de sécurité à des civils réclamant la libération de deux leaders de l’opposition, la pression est montée d’un cran au Koweït avec des appels à la révolte et les manifestations se sont poursuivies dans le sultanat d’Oman.

En Libye, où l’insurrection est entrée dans sa troisième semaine, le colonel Mouammar Kadhafi s’accroche au pouvoir. Des combats ont lieu à Brega, à 200 km au sud-ouest de Benghazi, jusqu’alors contrôlée par les insurgés, et des raids aériens ont été lancés par les partisans du dirigeant sur la région d’Ajdabiya dans l’est, contrôlée par les insurgés, selon des témoins.

Le gouvernement iranien a par ailleurs mis en garde contre une intervention militaire occidentale en Libye, alors que deux navires de guerre américains traversaient mercredi le canal de Suez pour se positionner au large de ce pays.

Or, franc suisse : en cas de trouble, les valeurs refuge ont plus que jamais la cote

Ces tensions politiques croissantes poussent les investisseurs à privilégier les actifs perçus comme les plus sûrs, au premier rang desquels se situent le franc suisse et l’once d’or. L’or a atteint mardi un niveau record, à près de 1.435 dollars, et clôturait mercredi à 1.429,30 dollars.

L’euro repartait de son côté en légère hausse face au dollar, toujours soutenu par des spéculations sur une hausse des taux de la Banque centrale européenne, mais restait cantonné autour de 1,38 dollar.

Côté valeurs boursières, les minières, très sensibles aux évolutions de la conjoncture mondiale, souffraient tout particulièrement du regain de craintes sur les troubles dans le monde arabe, comme c’était le cas à Londres. La hausse des cours du pétrole risque de freiner la reprise mondiale et par conséquent la demande de matières premières, font remarquer les courtiers.

Trends.be, avec Belga

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