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L’argent facile est-il, comme les diamants, éternel ?

Les marchés boursiers européens ont enregistré des records depuis 3 mois. Une bonne nouvelle pour ceux qui ont la chance de se positionner à temps et d’en profiter. Il n’empêche, pas mal d’observateurs se demandent si toute cette euphorie boursière est bien raisonnable.

Après tout, pour le moment, les marchés boursiers sont surtout abreuvés de liquidités déversées par la Banque Centrale Européenne. Tout cela se fait gratuitement puisque les taux d’intérêt, du moins pour les banques, sont quasi de 0%. Cette absence de rendement sur les actifs les plus sûrs force les investisseurs à chercher du rendement ailleurs, que ce soit dans l’immobilier ou plus encore du côté du marché des actions. Nous sommes à nouveau et plus que jamais, dans le syndrome TINA, l’acronyme de l’expression “there is no alternative”. En clair, il n’y a pas d’alternatives aux actions. Ce contexte provoque la hausse des actions. Seulement, le gros hic: la Bourse monte mais le taux de chômage reste toujours aussi élevé.

Chacun fait comme si l’argent facile sera comme les diamants…éternel !

A ce sujet, un rapport de la banque centrale européenne vient juste d’être publié et il n’engage pas à l’optimisme. Sept ans après la crise, le taux de chômage en zone euro reste toujours aussi élevé, de l’ordre de 11%, soit loin du taux de 7% d’avant la crise. Et encore, ce taux moyen cache les disparités entre des pays comme l’Allemagne, quasi en plein-emploi, et les pays du sud de l’Europe où le taux de chômage frappe de plein fouet 50% des jeunes ! A quoi sert-il donc de déverser des milliards de liquidités sur les marchés, d’imposer des taux d’intérêt de 0% si c’est pour voir une bonne partie de notre jeunesse se désespérer ? L’objet premier d’une bonne politique monétaire n’est pas d’enrichir la partie la plus aisée de la population, mais bien d’éviter qu’une partie de celle-ci, et notamment la plus jeune, reste confinée sur le parking du chômage.

D’ailleurs, les investisseurs les plus avisés se rendent compte que ces records boursiers sont en trompe-l’oeil et qu’ils sont, en quelque sorte, comme le coyote du dessin animé qui n’arrête pas de courir, jusqu’au moment, ou il regarde sous ses pieds, découvre que le sol s’est dérobé et que le moment de la chute est arrivé ! Beaucoup d’experts sont conscients de cette métaphore, mais pour le moment, la Bourse gagne à tous les coups en dépit du bon sens. Comme le fait remarquer le journal Les Echos, chacun fait comme si l’argent facile sera comme les diamants…éternel !

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