“Je ne crois pas aux banques purement internet”

Vieux routier de la finance et patron de Beobank, Jacques Favillier lève un coin du voile sur le lancement de cette nouvelle marque bancaire et nous livre sa vision du secteur, “loin d’être tiré d’affaire”, affirme-t-il.

L’homme derrière le lancement de Beobank (ex-Citibank Belgium), c’est lui : Jacques Favillier. Affichant un parcours professionnel de plus de 40 ans entièrement dédié à la finance, ce Français originaire de Champagne-Ardenne est un fin connaisseur du monde bancaire et ardent défenseur de la séparation des banques de dépôt et d’affaires. Avant de débarquer chez nous en 2009 pour remettre de l’ordre dans la maison BKCP (filiale du groupe mutualiste français Crédit Mutuel Nord Europe, CMNE), il a occupé diverses fonctions de direction au sein de plusieurs établissements bancaires, en Amérique du Nord comme en Europe. Homme des missions difficiles au style plutôt direct, il est à la tête l’ex-Citibank Belgium depuis mai 2012, suite à son acquisition par le CMNE. Son objectif à la tête de Beobank : “changer le moteur de la voiture tout en accélérant.”

TRENDS-TENDANCES. Quel premier bilan tirez-vous du lancement de Beobank ? JACQUES FAVILLIER. Etablir une nouvelle marque prend du temps. Il faut la construire à la fois rapidement et dans la durée. Certains nous confondent avec New B ou Hello bank!. Je constate néanmoins que le nom de Citibank est déjà oublié. C’est très encourageant. Mais le principal impact de la campagne se situe d’abord en interne. Et c’est ce que nous souhaitions. Nous voulons changer de modèle, de culture d’entreprise, etc.

En interne, c’est-à-dire…

Nous remotivons le personnel en relançant la machine commerciale. Avant son rachat par le Crédit Mutuel, la banque ne faisait quasiment plus de crédit à la consommation. Elle avait été garrottée pendant au moins deux ans par son actionnaire précédent. Histoire de rendre la mariée la plus sexy possible pour un acquéreur. Pour vous donner un exemple, nous changeons tous les postes de travail. Cela fait plus de 1.000 postes dans les 192 points de vente et au siège. Nous sommes aussi en train de rapatrier à Bruxelles le call center qui se trouvait à Barcelone.

Sébastien Buron

Retrouvez l’interview complète dans le magazine Trends/Tendances du 27 juin

Jacques Favillier

66 ans, marié, père de deux enfants.
– Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques, Paris.
1970 : entame sa carrière à la Banque de Montréal.
1984 : rejoint Bank of America.
De 1987 à 1990 : P-DG à la Chase Manhattan Bank (France).
De 1990 à 1997 : vice-président de Barclays France.
Entre 1997 et 2006 : conseille plusieurs institutions financières internationales en matière de stratégie telles que LCH.Clearnet, le Crédit Mutuel ou JP Morgan.
De 2010 à 2012 : président du comité de direction de BKCP.
Depuis mai 2012 : président du comité de direction de Beobank.
– Membre de la Royal Society of Arts à Londres et gouverneur de l’Hôpital américain de Paris.

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