ING veut monétiser les informations de ses clients

© Epa

ING veut donner des informations liées au comportement d’achats de ses clients à des entreprises. Celles-ci pourront dès lors leur faire parvenir des publicités ciblées, a indiqué Hans Hagenaars, directeur “Particuliers” chez ING, dans une interview donnée au journal néerlandais Het Financieele Dagblad. ING n’a pour l’heure pas de projet similaire pour la Belgique.

Selon M. Hagenaars, la banque a mis sur pied une équipe spéciale pour analyser les comportements d’achats des clients. “ING réalise le plus important trafic de paiements aux Pays-Bas. Nous savons comment les clients dépensent leur argent et où ils le font”, explique M. Hagenaars.

La banque va lancer un projet pilote cette année sur quelques milliers de clients. Si le projet est couronné de succès, le service sera étendu aux 4,2 millions de clients de la banque. Selon une porte-parole d’ING, la banque néerlandaise n’a pas de projet similaire en Belgique.

La vente d’informations serait une source importante de revenus pour ING. Mais selon cette dernière, la raison première de cette nouvelle activité est d’améliorer le service à la clientèle. “Une jardinerie voudra savoir par exemple si vous dépensez 150 euros en mars. Elle pourra proposer une offre sur mesure au bon moment”, explique le directeur d’ING.

Le groupe précise enfin que la vie privée des clients ne sera pas mise en danger car ceux-ci devront donner leur approbation au préalable.

Ces projets ont été fortement contestés par l’association des consommateurs néerlandais.

Un précédent dangereux

Même si seul les Pays-Bas sont concernés pour le moment, les libéraux flamands voient là un précédent dangereux. La chef de groupe Open Vld au Sénat, Martine Taelman, a mis en garde la banque ING. “Ce projet ne correspond pas au secret bancaire en vigueur dans notre pays. Il constitue en outre une intrusion trop forte dans la vie privée de chacun et augmente le risque de vols des données d’identité”, a expliqué la sénatrice.

Le projet-pilote ne vise jusqu’à présent que les Pays Bas mais le Benelux est le marché domestique d’ING et, selon Mme Taelman, il faut s’attendre à ce que pareille initiative essaime également en Belgique.

Le législateur doit veiller à ce que le citoyen conserve la maîtrise des données électroniques qui le concernent, estime la sénatrice. “Nous nous opposons à ce qu’on porte atteinte à la vie privée des citoyens quand cela est disproportionné par rapport au but poursuivi. Les entreprises multinationales doivent accorder plus d’attention à leur politique de sécurité et de respect de la vie privée pour conserver la confiance des citoyens, leur véritable capital. Ce projet fait exactement le contraire”.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content