ING: la CNE dénonce une “stratégie de choc”, le bain de sang pire qu’annoncé ?

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Au lendemain de l’annonce de la restructuration des banques ING et RecordBank, la CNE a tenu à Gosselies (Charleroi), mardi, une réunion de travail, rassemblant des délégués de toutes les régions, destinée à faire le point sur le contenu de cette annonce et sur les actions à venir.

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Pour Anita Verstraeten, permanente CNE Finances, la direction de la banque a opté pour une “stratégie de choc et une information brute, au compte-gouttes”.

“On peut penser que la réflexion patronale n’est pas aboutie”, a-t-elle estimé, en se demandant s’il ne s’agissait pas, par le biais de mesures inacceptables, de remettre à plat la situation des travailleurs du secteur dans leur ensemble.

Quant à la forme, elle évoqué un “manque d’empathie, irrévérencieuse” et qui, sur le fond, tentait d’imposer un agenda de discussions “intenable, qui ne tient aucunement compte de la charge émotionnelle et d’une indispensable analyse”. Un geste de la direction consisterait au moins à payer à ses employés l’entièreté de la journée de lundi, alors que certains ont décidé, dès l’annonce de la restructuration, de quitter leur bureau.

Pour la responsable syndicale, l’explication de la digitalisation avancée par la direction ne tient pas, le phénomène n’étant ni récent, ni le seul fait d’ING, alors qu’il aurait fallu penser au maintien de la nécessaire humanité dans les contacts avec la clientèle.

Lors des entretiens de lundi avec le Premier ministre, il nous a été demandés de faire des contre-propositions, avec de la créativité: “Nous proposons donc la réduction du temps de travail”, a avancé Anita Verstraeten.

Sur le plan des actions à venir, seule est prévue la manifestation de vendredi devant le siège central de la banque, à Bruxelles. “Certains auraient déjà souhaité des fermetures d’agences dès hier, mais nous préférons continuer notre analyse en front commun, en maintenant notre refus d’un agenda serré et imposé”.

Elle a cependant ajouté que des arrêts de travail pourraient survenir, à mesure que des précisions seraient apportées sur la localisation des agences et des régions plus impactées.

“Les agents bancaires indépendants sont oubliés”

Et le bain de sang social chez ING semble plus important qu’annoncé. Selon la BZB, l’association professionnelle (flamande) des intermédiaires financiers, il n’a pas été tenu compte, dans les 3.158 emplois supprimés, des centaines d’agents bancaires indépendants et de leur personnel, dont l’emploi est aussi menacé. La BZB a fait part de cette problématique, dans un courrier, aux ministres fédéraux Kris Peeters (Emploi), Johan Van Overtveldt (Finances) et Willy Borsus (Indépendants).

ING compte 251 agences indépendantes et 536 pour Record Bank. En moyenne, une agence indépendante emploie de deux à trois personnes. A l’heure actuelle, on ne sait pas combien de personnes risquent de perdre leur emploi dans ces agences. Le personnel ne sera par ailleurs pas repris dans les négociations sociales. “Ce personnel se retrouve dans une autre commission paritaire (CP 341) différente du personnel statutaire d’ING”, explique le président de BZB Albert Verlinden.

Par ailleurs, les agents indépendants ne pourront pas bénéficier d’une allocation de chômage. Beaucoup d’entre eux ont 50 ans et plus et il leur sera difficile de retrouver un emploi dans ou en dehors du secteur, selon la BZB.

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