ING et Nethys s’allient dans le tax shelter

Rik Vandenberghe, CEO d'ING Belgique. © Belga

Refroidie par la crise financière de l’automne 2008, la banque ING avait stoppé son activité tax shelter quelques mois plus tard. La voici qui fait aujourd’hui son grand retour sur ce marché spécifique, en partenariat avec la société taxshelter.be détenue à 70% par le groupe Nethys (ex-Tecteo).

Entrée en vigueur il y a presque dix mois, la loi relative au nouveau tax shelter est en train de porter doucement ses fruits. Plus saine et plus simple à appliquer, la nouvelle mouture de cet incitant fiscal est aussi plus alléchante pour les investisseurs. L’avantage a en effet été dopé puisque le taux d’exonération sur le montant de l’investissement passe de 150% à 310% et que le rendement net pour les entreprises est désormais garanti à hauteur de 10% contre 4,52% dans l’ancienne formule.

En revanche, le système s’est durci et les contrôles sont davantage renforcés pour éviter certaines dérives comme par le passé. Dans la précédente formule du tax shelter, l’investisseur pouvait en effet obtenir des droits sur des bénéfices futurs engendrés par un film (recettes dans les salles, ventes de DVD, diffusion télé, etc.), ce qui a finalement conduit à de nombreux abus et à une surenchère des rendements offerts aux investisseurs.

Histoire de mettre fin à la dérive financière du système, le nouveau cadre légal interdit désormais aux investisseurs de toucher le moindre cent sur les futures recettes d’une oeuvre, ce qui rend toute spéculation impossible. Autrement dit, qu’il s’agisse d’un film d’auteur ou d’une production beaucoup plus commerciale, le rendement affiché est clair et précis pour les entreprises concernées, que le film marche ou pas. Ce qui est finalement bon pour le cinéma en général et pour l’éthique du tax shelter en particulier.

ING, le retour

C’est sans doute pour toutes des raisons que la banque ING a décidé de renouer avec ce produit financier. Arrivée dans l’univers du tax shelter en 2007, l’entreprise avait en effet supprimé cette activité peu après l’éclatement de la crise financière, en juillet 2009 très exactement, au grand dam des producteurs de l’industrie cinématograhique. La voilà qui fait donc son grand retour sur le marché du tax shelter en partenariat avec une société d’investissement spécialisée en la matière. Acteur plutôt discret sur le marché belge, taxshelter.be nourrit en effet de grandes ambitions depuis que le groupe Nethys (ex-Tecteo) est devenu actionnaire majoritaire de la structure à hauteur de 70% du capital, il y a moins d’un an.

Représentant aujourd’hui quelque 5% des investissements levés dans le secteur, taxshelter.be veut atteindre au minimum 20% de parts de marché dans les trois ans qui viennent. Pour ce faire, la société d’investissement s’est donc alliée à ce nouveau partenaire du monde bancaire : “Nous venons de signer un accord avec ING et nous allons bientôt bénéficier de son réseau, confie Alexandre Wittamer, directeur général de taxshelter.be. Cela nous permettra de proposer dorénavant trois canaux de vente : notre site Internet qui est le plus avancé du marché avec un outil de simulation qui estime exactement la capacité d’investissement tax shelter d’une entreprise ; notre propre équipe de vente composée de cinq personnes et, aujourd’hui, le réseau de cette grande banque qui pourra informer ses entreprises clientes sur la qualité de notre produit d’investissement”.

Ce ne s’est pas la première fois qu’un grand nom du paysage bancaire belge accorde sa confiance à une société de financement de films. Depuis 2009, un partenariat lie en effet Belfius à Casa Kafka Pictures, la filiale de la RTBF, et cette collaboration a clairement boosté le business de ce quatrième acteur du marché du tax shelter.

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