ING: “Augmenter les gains de productivité et le taux d’emploi”

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“Afin d’assurer la soutenabilité de l’économie belge à long terme, il faut augmenter les gains de productivité et relever le taux d’activité. Il existe un catalogue de mesures possibles qui relèvent surtout du politique”, a indiqué jeudi Philippe Ledent, Senior economist chez ING, lors de la présentation de projections à long terme (2014-2050) de l’économie belge.

En misant sur un assainissement des finances publiques en 2018, ING, qui utilise une maquette de l’économie belge centrée sur la croissance, les finances publiques et le marché du travail, a élaboré sept scénarios pouvant expliquer ce que sera l’économie belge d’ici quelques décennies. Un premier constat s’impose: l’assainissement des finances publiques à l’horizon 2018 n’est pas suffisant pour garantir la stabilité de l’économie à long terme et en l’absence d’effort, le déficit repartira à la hausse pour culminer à long terme à plus de 7% du PIB.

Deux scénarios positifs se dégagent toutefois de l’analyse. “Il faut travailler sur les gains de productivité par un relèvement de la qualification des travailleurs via l’enseignement notamment. Il faut aussi investir dans la R&D et les innovations”, souligne Philippe Ledent. “Un autre point important est d’augmenter le taux d’activité des travailleurs belges qui est en dessous de la moyenne européenne et du taux des pays voisins. Ces deux objectifs ne sont pas impossibles à réaliser mais doivent faire partie de la politique économique. C’est un choix politique”.

“De tels éléments devraient faire l’objet d’un consensus des partenaires sociaux afin de devenir un objectif commun et objectif économique de la politique économique en Belgique”, souligne l’étude.

Différentes projections ont été étudiées et n’offrent pas de solution miracle. Ainsi, si l’assainissement des finances publiques est abandonné et qu’aucun effort n’est réalisé, le taux d’endettement atteindra 250% du PIB en 2050 avec un déficit monstre de 21%. Le scénario de la déflation “à la japonaise” mènerait aussi à un explosion de la dette à 200% en 2050. L’hypothèse de la “règle d’or” avec un assainissement profond de la dette publique ramenée à 60% du PIB demanderait de ne plus faire progresser les dépenses publiques qu’à 0,2% après 2018. “Mais compte tenu des effets du vieillissement, ceci correspondrait à un effort structurel supplémentaire et cumulatif de 0,4% du PIB pour la période 2019-2039”, note l’étude. Un tel effort serait difficilement tenable. La monétisation de la dette publique par la banque centrale européenne ou encore la taxation du capital n’offrent pas non plus de solution durable.

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