Indépendants et PME : ces “grands” oubliés du crédit

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Les grands perdants de l’accès au crédit en Belgique ont, une fois encore en 2011, été les indépendants. Au niveau de l’OCDE aussi, entrepreneurs et PME continuent de payer le prix de la crise, notamment par des taux d’intérêt plus élevés que les entreprises de grande taille.

Les crédits aux entreprises ont grimpé en 2011 mais pas pour les indépendants, selon l’analyse annuelle du Centre de connaissance du financement des PME (Cefip), rapportée samedi par La Libre Belgique.

Le montant total des crédits octroyés par les banques aux entreprises a augmenté l’an passé de 5,87 %, à 172,314 milliards d’euros, à destination de 362.969 débiteurs, en recul de 0,55 % par rapport à 2010.

Les grandes sociétés ont connu une augmentation de 3,42 % des crédits qui leur ont été accordés tandis que les sociétés de taille moyenne ont bénéficié d’une hausse de 8,82 % des prêts. Sur le dernier trimestre de 2011, le montant des crédits aux grandes entreprises a grimpé de 13,94 % par rapport au troisième trimestre de 2011, précise par ailleurs le quotidien.

Le Cefip note que les grands perdants de l’accès au crédit en 2011 ont “une fois encore” été les indépendants. Le montant des crédits leur ayant été accordés, qui avait déjà reculé de 1,23 % en 2010, a encore baissé de 3,28 % l’an passé, à 12,654 milliards d’euros, soit le niveau le plus faible enregistré par le Cefip depuis 2008.

OCDE : “Les entrepreneurs et les petites entreprises sont plus durement touchés par le resserrement du crédit que les grandes entreprises”

Les petites et moyennes entreprises ont été plus durement frappées que les grandes par le resserrement du crédit, selon des données recueillies dernièrement par l’OCDE. La publication intitulée Le Financement des PME et de l’entrepreneuriat : tableau de bord de l’OCDE montre que les petites et moyennes entreprises ayant contracté des emprunts entre 2007 et 2010 se sont vu appliquer des taux d’intérêt plus élevés que les entreprises de grande taille. Les prêts accordés aux PME étaient également assortis d’échéances plus courtes et les garanties exigées plus importantes.

Bien que les taux d’intérêt des emprunts accordés aux PME aient eu tendance à baisser pendant la crise financière, l’écart de taux d’intérêt entre les PME et les grandes entreprises s’est creusé, y compris pendant la brève reprise de 2010. “Les conditions de crédit plus favorables accordées aux grandes entreprises donne à penser que les petites entreprises étaient considérées comme présentant à la fois des risques plus importants et des perspectives commerciales plus médiocres”, selon le rapport.

Les PME jouent un rôle-moteur de premier plan dans la croissance économique, la création d’emplois et la cohésion sociale, défend pourtant l’OCDE. “Dans de nombreux pays, elles représentent quelque 99 % de toutes les entreprises. L’accès au financement reste l’une des plus grandes difficultés rencontrées tout au long de la vie des petites entreprises, qu’il s’agisse de leur création mais aussi de la poursuite de leurs activités et de leur croissance.”

Le rapport de l’Organisation de coopération et de développement éconmiques, qui analyse les données provenant de 18 pays, montre que les prêts commerciaux accordés aux PME ont fortement chuté pendant la récession et malgré un léger redressement en 2010, ils n’ont dans l’ensemble pas retrouvé leurs niveaux de 2007. Le capital-risque et le capital-développement ont également accusé un recul marqué pendant la période étudiée.

“La forte diminution de la demande de biens et de services survenue pendant la crise, conjuguée au resserrement des conditions de crédit, a atteint de plein fouet la trésorerie et les liquidités des PME, provoquant des retards de paiement. De nombreuses entreprises ont été acculées à la faillite, alimentant ainsi le chômage qui est resté élevé dans de nombreuses régions.”

V.D.

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