Hausse des taux et dernière conférence de presse de Janet Yellen à la Fed

Janet Yellen © Reuters

Robuste croissance, faible taux de chômage, relance fiscale à l’horizon: la banque centrale américaine (Fed) s’apprête mercredi à relever les taux d’intérêts pour la troisième fois cette année, même si l’inflation n’est pas encore au rendez-vous.

“La réunion du Comité monétaire (FOMC) a repris à 09H00 (14H00 GMT) comme prévu”, a indiqué un porte-parole de la Réserve fédérale.

La Fed doit annoncer sa décision à 19H00 GMT et publier de nouvelles prévisions économiques sur la croissance, l’inflation, le taux de chômage et surtout les hausses de taux envisagées l’an prochain.

La présidente Janet Yellen, 71 ans, doit ensuite tenir une ultime conférence de presse alors que son mandat de quatre ans s’achève en février. Elle doit être remplacée par Jerome Powell, un républicain modéré choisi par le président américain Donald Trump, qui devrait être confirmé sans accroc à ce poste au Congrès.

Une dernière indication sur l’inflation a été donnée mercredi avec la publication de l’indice CPI qui a augmenté comme prévu de 0,4% en novembre et de 2,2% sur un an. Mais cette hausse est essentiellement le fait d’un bond des prix énergétiques alors que l’inflation sous-jacente, sans les secteurs volatils de l’énergie et de l’alimentation, n’a avancé que de 0,1% sur un mois et 1,7% sur un an.

“Cela ne va pas empêcher la Fed de resserrer les taux aujourd’hui mais pourrait adoucir le ton du communiqué” sur les mises en garde vis-à-vis d’un retour de l’inflation, a affirmé Jim O’Sullivan de HFE.

“Une hausse d’un quart de point de pourcentage (0,25%) des taux d’intérêt à l’issue de la réunion du Comité monétaire (FOMC) est quasiment garantie”, a affirmé Andrew Hunter, économiste chez Capital Economics confirmant les attentes des marchés qui, selon les instruments à terme, anticipent cette hausse à 100%. Le relèvement attendu porterait les taux directeurs dans la fourchette de 1,25% à 1,50%.

“Le plus intéressant sera en fait de savoir si les perspectives accrues d’un stimulus budgétaire pour bientôt vont conduire les membres du Comité à réviser à la hausse leurs projections de croissance, d’inflation et de taux d’intérêt”, a ajouté cet économiste.

La réforme des impôts très favorable aux entreprises, voulue par Donald Trump et actuellement discutée au Congrès, pourrait à court terme doper la croissance d’une économie déjà proche du plein emploi et s’avérer inflationniste.

L’expansion de la première économie mondiale a déjà accéléré l’allure depuis deux trimestres pour dépasser 3%.

Pour 2018, les projections médianes des membres du Comité misent jusqu’ici sur trois hausses de taux en 2018 mais certains économistes, comme Jason Schenker de Prestige economics, pensent qu’elles pourraient être portées à quatre.

Les créations d’emplois ont encore été très vigoureuses en novembre et les entreprises signalent de plus en plus de difficultés à trouver des salariés qualifiés. A 4,1%, le taux de chômage est au plus bas en plus de 17 ans. Dans ce contexte, la Fed guette une augmentation des salaires et des prix qui, en fait, tarde à se matérialiser.

La banque centrale, dont le double mandat est de promouvoir des prix stables et de favoriser l’emploi, vise une cible d’inflation de 2%, selon l’indice PCE, un niveau qu’elle estime sain pour l’économie.

Or, cet indice n’était qu’à 1,6% en octobre. Lors de sa dernière intervention devant le Congrès il y a deux semaines, Mme Yellen a répété que la faiblesse de l’inflation n’était que “temporaire” et qu’un resserrement graduel de la politique monétaire était prudent et nécessaire afin d’éviter une surchauffe à venir.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content