General Motors revient à Wall Street par la grande porte

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Le premier constructeur automobile américain, General Motors (GM), est revenu à Wall Street par la grande porte jeudi moins d’un an et demi après sa faillite, avec une introduction boursière parmi les plus importantes de l’histoire.

L’action “GM” a été lancée sur le parquet de la Bourse de New York au prix d’introduction de 33 dollars par action ordinaire.

Pour célébrer le retour en Bourse du groupe phare de Detroit, le directeur général de GM, Dan Akerson, a sonné la cloche signalant le début de la séance: l’action s’envolait de près de 9% à 35,89 dollars quelques minutes après.

Le groupe avait fait partie du prestigieux indice Dow Jones Industrial Average (DJIA) entre 1925 et son dépôt de bilan en juin 2009.

Les actions ordinaires de GM vont rapporter entre 16 et 18,1 milliards de dollars, ce qui en fait la plus grosse introduction boursière de l’année aux Etats-Unis et la deuxième historique derrière Visa, qui avait levé 19,7 milliards de dollars en 2008.

Si l’on y ajoute les 4,35 milliards de dollars d’action préférentielles convertibles en actions ordinaires également placées par GM, le montant levé lors de cette opération dépasse le record de Visa.

Sous sa forme maximale (actions ordinaires et préférentielles et exercice des options d’émissions supplémentaires de titres) GM pourrait lever jusqu’à 23,1 milliards de dollars.

Le record mondial de la plus grosse introduction boursière de l’histoire est pour l’instant détenu par la banque chinoise AgBank, qui a levé 22,1 milliards de dollars en août.

Le succès attendu de l’opération symbolise la spectaculaire renaissance de General Motors, ex-fleuron industriel américain tombé à genoux l’an dernier, croulant sous les dettes et les coûts fixes trop élevés dans un marché automobile qui s’est effondré avec la crise.

Interrogé jeudi sur la chaîne CNBC, le directeur financier Chris Liddell a souligné que la “toute première priorité” du constructeur était “de rembourser toutes ses dettes” du groupe, à commencer par l’investissement de l’Etat fédéral américain.

GM doit sa survie à des aides de 49,5 milliards de dollars injectées par Washington au plus fort de la crise, contre une part de 60,8% dans son capital.

L’Etat canadien détient lui 11,7% du capital, le syndicat automobile américain UAW 17,5%, et divers autres créanciers 10%.

L’introduction boursière devrait rapporter au moins 11,7 milliards de dollars au Trésor et lui permettre de ramener sa part à 37%, voire moins.

Le constructeur espère ainsi se débarrasser de l’étiquette de “Government Motors” qui lui colle à la peau depuis sa quasi-nationalisation, même si le Trésor ne devrait pas solder le reste de sa participation avant des mois ou des années.

Du côté des nouveaux actionnaires, le constructeur chinois SAIC, qui construit des voitures avec GM depuis les années 90, a confirmé qu’il avait racheté pour 500 millions de dollars de titres lors du placement boursier, ce qui représente 1% du capital du constructeur.

“GM a retrouvé sa compétitivité en matière de coûts et a réalisé des profits pendant trois trimestres consécutifs cette année”, a commenté SAIC, ajoutant que “le marché automobile américain se stabilise progressivement et rebondit, et une forte demande venue des marchés émergents offre de nouvelles possibilités de croissance à GM”.

Trends.be avec Belga

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