“Fortis a été victime de discrimination politique !”

© Image Globe/Herwig Vergult

Si Fortis, au plus fort de la crise, avait elle aussi compté des actionnaires publics, à l’instar de Dexia, le bancassureur aurait rencontré nettement moins de problèmes, estime Maurice Lippens, son ancien président.

Maurice Lippens, ex-président du holding Fortis, laisse entendre, dans une interview parue samedi dans De Morgen, qu’il restait trop peu de temps pour une véritable opération de sauvetage de Fortis. “Si nous avions eu dix jours au lieu de deux, l’avenir de Fortis serait peut-être aujourd’hui très différent.” Or, “Fortis était trop grand pour la Belgique, estime-t-il. Le gouvernement était davantage occupé par Dexia et KBC.”

Le manque de temps n’a toutefois pas été la seule cause de la chute du géant bancaire, nuance l’ex-président : “Il y a un pan politique dans cette chute. La banque centrale néerlandaise nous a maintenu volontairement sur le fil et nous a fait perdre beaucoup de temps. Wouter Bos (Ndlr, ancien ministre batave des Finances) et la DNB sont coupables de haute trahison. A vrai dire, seul le gouvernement luxembourgeois est resté correct durant cette période.”

Maurice Lippens dénonce au passage la “discrimination politique” dont Fortis a été victime en Belgique : “Si nous avions eu, nous aussi, des actionnaires politiques, comme Dexia, nous aurions rencontré nettement moins de problèmes. Hélas, nous n’avions aucun Dehaene pour nous protéger.”

Enfin, l’ex-grand patron de Fortis craint que les banquiers n’aient pas retenu la leçon et emploient toujours “leurs trucs et de l’information trompeuse”. Il plaide au passage pour la nationalisation des banques d’épargne : “Il est d’une importance énorme, pour un pays, que ses banques d’épargne survivent. Ce sont souvent les personnes aux revenus les plus faibles qui y placent leurs centimes.”

Trends.be, avec Belga

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