Explosion de la bulle chinoise: “Le rebond est engagé”

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La Bourse de Shanghai grimpait de plus de 5% vendredi en milieu de séance, confirmant son rebond spectaculaire de la veille, revigorée par les nouvelles mesures choc des autorités pour endiguer la longue débâcle des marchés.

Après avoir ouvert quasiment à l’équilibre, l’indice composite shanghaïen montait de 5,16%, soit 191,56 points, vers 05H00 GMT (07H00 en Belgique), à 3.900,89 points. La place shanghaienne s’était déjà envolée jeudi de 5,76%.

La Bourse de Shenzhen grimpait elle de 4%, soit 78,26 points, à 2.033,61 points, accélérant sa hausse.

C’est un vigoureux sursaut après trois semaines et demie de dégringolade qui ont vu les Bourses chinoises s’effondrer d’environ 30%.

“Le marché n’est certes pas entièrement tiré d’affaire”, observait Zhang Qi, analyste du courtier Haitong Securities. “Mais de manière générale, le rebond est engagé, les valeurs vedettes résistent mieux que les actions des petites entreprises, et cela aidera à stabiliser le marché”, a-t-elle indiqué à l’AFP.

1400 titres encore suspendus

Néanmoins, les titres de plus de 1.400 entreprises restaient suspendus vendredi, ce qui paralysait la moitié de la cote à Shanghai comme à Shenzhen, selon Bloomberg News. Ces suspensions massives tendent à limiter la vigueur des échanges et à éviter tout nouveau décrochage. Alors que dans le même temps les plus gros actionnaires et les groupes étatiques se voyaient interdits de vendre leurs titres, et les maisons de courtage étaient enjointes à acheter massivement des actions.

Les mesures drastiques dévoilées mercredi et jeudi par les autorités semblaient donc faire leur effet.

Les régulateurs ont en effet interdit aux actionnaires possédant plus de 5% dans une entreprise cotée de vendre leur participation au cours des six prochains mois. Par ailleurs, une centaine de grands groupes étatiques chinois ne pourront plus vendre les actions de leurs filiales cotées.

De son côté, la banque centrale chinoise (PBOC) a assuré qu’elle fournirait des liquidités abondantes pour stabiliser les Bourses, via le financement des “opérations sur marge” (achats d’actions par endettement), alors que les 21 principales maisons de courtage chinoises se sont déjà engagées à investir au moins 19 milliards de dollars supplémentaires sur les marchés.

Enfin, une enquête était ouverte à l’encontre de transactions jugées “malveillantes”, selon la presse étatique.

Autant de signaux censés restaurer la confiance après des semaines de panique générale, sur des Bourses où l’écrasante majorité des investisseurs sont des particuliers.

Pékin apparaissait désireux de désamorcer le mécontentement populaire, mais aussi de conserver sa crédibilité, après avoir accordé aux Bourses un rôle crucial dans son programme de réformes du secteur financier et ses efforts de rééquilibrage économique.

Cette correction spectaculaire intervient après une envolée euphorique de 150% en un an, dopée par un endettement massif et déconnectée de l’économie réelle, et qui s’est finalement essoufflée.

Pour autant, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé jeudi que le dégonflement de cette bulle ne devait pas entamer la confiance sur les perspectives de la deuxième économie chinoise.

“Il n’y a pas de raison particulière de perdre confiance” et tout effet de contagion dans l’économie réelle “devrait rester limité”, a déclaré Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, lors d’une conférence de presse.

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