Euphories et hausses pour les Bourses mondiales, le spectre du Brexit s’éloigne

/ © Reuters

Après une journée de lundi au cours de laquelle les Bourses européennes se sont montrées euphoriques, manifestement convaincues que le Brexit n’aura pas lieu en fin de semaine, la Bourse de Tokyo a fini en forte hausse ce mardi.

La Bourse de Tokyo a fini ce mardi en forte hausse pour la troisième séance d’affilée après un démarrage hésitant, les investisseurs semblant continuer à miser sur un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

Ils attendaient par ailleurs une audition de Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale (Fed), devant les parlementaires américains.

Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 1,28% (+203,81 points) à l’issue des échanges, à 16.169,11 points. Angoissé par l’éventualité d’un Brexit, il avait abandonné 6% la semaine dernière, mais les craintes ont semblé se dissiper ces derniers jours après des sondages montrant un rééquilibrage des forces.

L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 1,15% (+14,71 points) à 1.293,90 points.

Après une ouverture dans le rouge, la place tokyoïte s’est redressée à la faveur d’un affaiblissement du yen en cours de journée. Le dollar tournait ainsi autour de 104,37 yens à la clôture, quasiment stable par rapport à la veille, alors qu’il valait un peu plus tôt 103,60 yens, au plus bas depuis août 2014.

L’euro se situait aux environs de 118,27 yens, contre 117,40 yens à l’ouverture de la Bourse, mais en recul comparé à son cours de lundi (118,75 yens).

Les Bourses européennes euphoriques

Lundi déjà, les Bourses européennes étaient euphoriques, manifestement convaincues que les partisans du maintien du Royaume-Uni en Europe l’emporteraient lors du référendum jeudi.

“Le référendum sur le Brexit est le seul élément qui compte sur les marchés et cela devrait être le cas jusqu’au résultat vendredi”, les différentes publications économiques passant au second plan, souligne Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.

Pour l’heure, “le marché semble soulagé par les derniers sondages qui donnent un avantage au maintien du Royaume-Uni dans l’UE”.

La prudence devrait donc être de mise dans les jours qui viennent d’autant que “tout sondage défavorable peut prendre à contre-pied le marché”, prévient-t-il. L’Eurostoxx 50 a pris 3,29% .

La Bourse de Londres a terminé sur un bond de 3%.

L’indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 182,91 points ou 3,04% par rapport à la clôture de vendredi, à 6.204 points, profitant notamment d’une forte hausse des valeurs bancaires.

La Bourse de Paris a terminé en forte hausse (+3,50%).

L’indice CAC 40 a pris 146,93 points à 4.340,76 points, dans un volume d’échange peu élevé de 3,4 milliards d’euros. Vendredi, il avait gagné 0,98%.

La Bourse de Francfort a clôturé aussi en forte hausse.

L’indice vedette Dax a bondi de 3,43%, à 9.962,02 points, après avoir cédé plus de 2% la semaine précédente, tandis que le MDax des valeurs moyennes a gagné 3,32% à 20.343,58 points.

Sur le Dax, toutes les valeurs ont terminé dans le vert.

Les places de Madrid (+3,41%), Bruxelles (+2,77%), Amsterdam (+3,49%) ou Milan (+2,54%) ont toutes suivi le mouvement.

Wall Street finit en hausse

Et comme l’ensemble des marchés mondiaux, Wall Street a monté lundi grâce à l’apaisement des craintes d’un Brexit, même si ses mouvements ont été moins marqués que sur les places européennes: le Dow Jones a pris 0,73% et le Nasdaq 0,77%.

Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial a gagné 129,71 points à 17.804,87 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 36,88 points à 4.837,21 points. L’indice élargi S&P 500 avançait de 12,03 points, soit 0,58%, à 2.083,25 points.

“Tout est lié à l’inversion de la dynamique entre les partisans et les adversaires d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne”, a estimé Art Hogan, de Wunderlich Securities. “La semaine dernière, la Bourse avait souffert de l’élan des défenseurs d’une sortie et, comme la situation s’est un peu retournée, le marché fait pareil.”

A trois jours du référendum britannique sur un Brexit, plusieurs sondages témoignent en effet d’un rebond des partisans du maintien, ce que beaucoup d’observateurs attribuent à une réaction émotionnelle à la suite du meurtre la semaine dernière d’une députée favorable à l’UE.

Logiquement, la réaction de Wall Street était moins marquée que ses homologues européennes, qui ont dans l’ensemble pris plus de 3% lundi, tout comme elles avaient auparavant plus franchement chuté que la Bourse de New York.

“En tout cas, l’instabilité risque de perdurer d’ici jeudi”, a prévenu David Levy, de Republic Wealth Advisors. “Les marchés font désormais passer au second plan tout ce qui n’est pas lié au Brexit.”

Cette dominante internationale était d’autant plus marquée à Wall Street qu’il n’y a “pas de chiffres économiques notables lundi et mardi aux Etats-Unis” et que “l’on n’attend pas de gros résultats d’entreprises au moment où le trimestre se termine”, a souligné M. Levy.

Les investisseurs américains digèreront tout de même mardi et mercredi une audition de Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale (Fed), devant les parlementaires à Washington, après que la banque centrale s’est abstenue la semaine précédente de relever ses taux directeurs.

Partner Content