Espagne: plus d’un crédit sur 10 douteux, nouveau record

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Le taux de créances douteuses des banques espagnoles, qui bénéficient d’un plan d’aide européen, a enregistré en septembre un nouveau record historique, avec plus d’un crédit sur dix douteux, selon les chiffres publiés lundi par la Banque d’Espagne.

Les créances douteuses, principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés, ont atteint 10,7% du total des crédits en septembre, avec 182,226 milliards d’euros, atteignant le plus haut niveau depuis le début de la série statistique en 1962.

Ce nouveau sommet confirme la détérioration du secteur financier espagnol, qui inquiète les investisseurs et les partenaires européens de l’Espagne, ce qui a poussé la zone euro à accorder en juin un plan d’aide au secteur de 100 milliards d’euros au maximum.

Selon les chiffres révisés de la Banque d’Espagne, les créances douteuses avaient passé la barre des 10% en juillet, à 10,09% après avoir pulvérisé le record de 1994 (9,15%) en juin à 9,65% du total des crédits, contre 8,96% en mai et 8,72% en avril.

En août, le taux avait atteint 10,52%, à 178,776 milliards d’euros, selon les données révisées publiées lundi.

Pendant longtemps moteur de la croissance espagnole, le secteur de la construction s’est brusquement mis à l’arrêt en 2008, au moment où éclatait la crise internationale.

L’éclatement de la bulle immobilière a entraîné une grande partie de l’économie dans sa chute et fortement déstabilisé le secteur financier.

Un audit supervisé par le cabinet américain Oliver Wyman a évalué les besoins des banques espagnoles en difficulté à 59,3 milliards d’euros, le gouvernement tablant lui sur une demande d’aide d’environ 40 milliards d’euros.

Avec la crise, le nombre de particuliers ne pouvant plus rembourser leurs prêts immobiliers a explosé et avec eux le nombre d’ordre d’expulsions pour saisir leurs appartements: depuis 2008, environ 350.000 ordres ont été émis, visant particuliers mais aussi promoteurs immobiliers et entreprises.

Sous forte pression sociale, alimentée par des suicides de propriétaires surendettés sur le point d’être expulsés, le gouvernement espagnol a annoncé jeudi un gel de deux ans des expulsions pour les plus vulnérables d’entre eux.

Trends.be, avec Belga

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