Epargne à taux unique : pour ou contre ?

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Le ministre Vande Lanotte a officiellement plaidé pour un taux unique sur les comptes d’épargne, fusionnant taux de base et prime de fidélité. Test-Achats se dit satisfait… mais pas la Febelfin, qui craint un “impact négatif sur les taux”.

Johan Vande Lanotte, nouveau ministre (SP.a) de l’Economie et des Consommateurs, s’est dit favorable, en commission de la Chambre sur les tarifs bancaires, à des mesures permettant aux clients de mieux comparer les conditions offertes par les banques, rapportent jeudi L’Echo et De Tijd.

“Par exemple, si c’est faisable juridiquement, instaurer un taux unique pour les comptes d’épargne et supprimer la prime de fidélité, estime le vice-Premier ministre. Il y a un problème avec le système des comptes d’épargne, alors que c’est le produit bancaire d’épargne qui devrait être le plus accessible !”

Le ministre souhaite aborder la problématique à la fin du mois lors de concertations avec le secteur bancaire.

Epargne : Test-Achats plaide depuis longtemps pour un taux unique

Test-achats qui plaide depuis longtemps pour un taux unique de rémunération du compte d’épargne, sans condition, réagit positivement à l’annonce. Car le système actuel, avec taux de base et prime de fidélité, favoriserait, selon l’association de défense des consommateurs, les grandes banques actives chez nous.

Test-Achats a fait ses calculs : les comptes d’épargne de BNP Paribas Fortis, Dexia, ING et KBC, qui drainent encore des dizaines de milliards d’euros, offrent moitié moins d’intérêts que les comptes d’épargne les plus généreux. Pour l’épargnant, cela signifie un manque à gagner de plusieurs dizaines voire centaines d’euros par an, conclut l’organisation.

La suppression de la prime “pourrait avoir un impact négatif sur les taux” (Febelfin)

La Fédération belge du secteur financier, de son côté, se dit ouverte à la discussion mais estime que la suppression de cette prime pourrait être dangereuse : “Elle pourrait avoir un impact négatif sur les taux”, assure Michel Vermaerke, administrateur délégué de Febelfin.

In fine, c’est la question de la concurrence qui se pose. Un taux unique a en effet pour but de permettre au client de mieux comparer les offres et, éventuellement, de quitter les grandes banques si les challengers s’avèrent plus intéressants. Avec, selon le secteur bancaire, le risque d’une escalade des taux qui aurait des conséquences néfastes, par ricochet, sur les autres types de crédit.

Test-Achats répondait récemment à cet argument qu’il n’exigeait “en aucune manière que les grandes banques relèvent leurs taux, qu’elles sont d’ailleurs en droit de fixer librement. Il existe suffisamment d’autres comptes d’épargne intéressants en Belgique. Ce que Test­-Achats n’accepte pas, c’est qu’on entrave la liberté de choix du consommateur.”

“La dernière réforme du compte d’épargne s’avère un fiasco pour l’épargnant” (Deutsche Bank)

La dernière réforme du compte d’épargne est un fiasco pour l’épargnant, estime Deutsche Bank dans un communiqué publié jeudi. “Il suffit d’observer la pléthore de l’offre et surtout la créativité avec laquelle certaines banques imposent des conditions inutilement complexes liées à l’obtention des intérêts affichés. Conclusion : la réforme n’a pas apporté la nécessaire transparence à laquelle l’épargnant a pourtant droit.”

Deutsche Bank se réjouit dès lors de l’initiative du nouveau gouvernement “qui souhaite travailler à plus de transparence sur l’épargne et soutient totalement la piste d’un compte d’épargne réglementé uniquement composé d’un taux de base (suppression de la prime de fidélité)”.

La filiale belge du leader bancaire allemand rappelle, au passage, son plaidoyer pour une réforme fondamentale “afin que l’avantage fiscal soit donné à l’épargnant et ne soit donc plus lié à un produit spécifique (le compte d’épargne réglementé). Chaque épargnant pourrait décider lui-même quels intérêts – jusqu’au montant maximum actuel de 1.830 euros – peuvent bénéficier de l’avantage fiscal. Dès lors, les intérêts des comptes à terme, de bons de caisse et de bons d’Etat, par exemple, pourraient bénéficier d’une exonération du précompte mobilier.”

V.D., avec Belga

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