En difficulté en Asie, la banque Standard Chartered va supprimer 15.000 emplois

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La banque britannique Standard Chartered, qui est fortement implantée en Asie et souffre de l’essoufflement économique chinois, a annoncé mardi la suppression de 15.000 emplois et la levée de 5,1 milliards de dollars de capital après des résultats trimestriels “décevants”.

Ces suppressions d’emplois font partie d’un vaste plan de restructuration qui va coûter environ 3 milliards de dollars, a dit la banque dans un communiqué.

Une porte-parole s’est refusée à toute précision sur ces suppressions de postes annoncées alors que Standard traverse une mauvaise passe après des années de croissance.

Plus de la moitié de ces coûts de restructuration proviendront de pertes potentielles relatives “à la liquidation d’actifs”, le reste émanant de “coûts potentiels de licenciements”, avec la suppression prévue d’environ 15.000 postes, a ajouté Standard.

La banque, qui concentre son activité sur l’Asie et les marchés émergents, a annoncé des pertes avant impôt inattendues de 139 millions de dollars pour le troisième trimestre.

“L’environnement dans nos marchés reste incertain et notre performance récente est décevante”, a commenté le nouveau directeur général de la banque Bill Winters, un ancien de JPMorgan arrivé à son poste en juin, la banque ayant décidé de remanier sa direction en profondeur.

Ces pertes avant impôt sont à comparer au bénéfice de 1,53 milliard de dollars réalisé au troisième trimestre 2014.

Elles s’expliquent en particulier par “les conditions difficiles régnant dans les marchés clé du groupe, notamment la baisse des cours des matières premières et l’impact plus large du ralentissement économique chinois”, a dit Standard.

Le chiffre d’affaires a chuté de 18,4% à 3,682 milliards de dollars, tandis que les pertes pour dépréciations sont passées de 536 millions à 1,23 milliard de dollars.

Après l’annonce de ces résultats, l’action a reculé de 6,2% à la Bourse de Hong Kong avant de terminer en baisse de près de 30%. Depuis le début de l’année, les titres du groupe ont perdu 30% environ de leur valeur.

‘Contrôler les coûts’

“Je sais que ce n’est pas une bonne chose qu’un grand nombre de gens perdent leur emploi mais du point de vue de l’entreprise, c’est ce qu’il faut faire”, a commenté Jackson Wong, analyste financier basé à Hong Kong. Le groupe doit “contrôler ses coûts et tenter de se réorganiser”.

Pour faire face, la banque a également annoncé vouloir lever 3,3 milliards de livres (5,1 milliards de dollars) de capital et porter son objectif de réduction des coûts à 2,9 milliards de dollars entre 2015 et 2018.

La stratégie du groupe est de “réaffecter les ressources” en vue de parvenir à un modèle “plus profitable et moins gourmand en capital”, a ajouté le directeur général.

Standard Chartered a aussi fait savoir qu’aucun dividende final ne serait distribué cette année.

Standard Chartered a survécu à la crise financière commencée en 2008 sans aides publiques, mais sa croissance est affectée par le ralentissement de marchés émergents en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, où elle réalise environ 90% de ses bénéfices.

La banque a également payé de lourdes amendes aux Etats-Unis pour non respect de ses engagements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et pour violations des sanctions contre certains pays comme l’Iran.

Elle avait annoncé 4.000 suppressions de postes en janvier dernier. En 2014, les bénéfices avaient chuté de plus d’un tiers, à 2,51 milliards de dollars et les dirigeants de Standard avaient renoncé à leurs bonus.

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