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“En business, même le premier de classe peut être un tricheur”

En matière de business, chacun sait que l’éthique est une notion parfois très élastique…

On a tendance à se dire que certaines grandes entreprises, et notamment celles qui disposent d’un capital confiance très fort et d’une image positive aux yeux du public, n’oseront pas trop contourner les règles légales, qu’elles n’oseront pas tricher. Pas par vertu, mais pour la simple raison que leur réputation est fondée sur leur capital confiance et sur leur crédibilité, et qu’elles ont donc trop à perdre si elles dérapent.

Pourtant depuis un an au moins, le public s’est rendu compte que nous vivons dans un monde de tricheurs, selon Le Figaro. On l’a vu avec Volkswagen qui n’a pas hésité à organiser la plus grande tricherie industrielle de l’histoire, en installant un logiciel truqueur sur des millions de véhicules. L’information avait à l’époque choquée, car Volkswagen représentait à merveille le sérieux et la crédibilité du “Made in Germany”, une marque de fabrique qui est aujourd’hui sujette à caution, y compris dans le secteur bancaire. Ce que je veux dire par là, c’est que cet aspect tricherie choque surtout parce qu’il provient du premier de la classe, celui qu’on ne soupçonnait pas.

Les patrons de Wall Street ne sont jamais responsables, même lorsqu’ils mettent l’économie à terre…

Les Américains vivent la même chose depuis deux semaines maintenant avec le cas de la Wells Fargo, une banque peu connue ici mais qui est la plus grosse des États-Unis. Elle faisait la fierté de l’Oncle Sam, car elle était l’une des rares banques à n’avoir pas subi les séquelles de la crise des subprimes puisqu’elle était gérée en bon père de famille. De plus, elle jouissait d’une image de banque non arrogante. D’ailleurs, la Wells Fargo a même reçu le prix de la meilleure banque au monde… Et qu’a-t-on appris, il y a quelques jours ? Eh bien que cette banque, qui est aussi la première de sa classe, avait trompé ses clients pendant des années. En effet, environ 5.000 employés de la banque ont créé des millions de faux comptes bancaires et des millions de cartes de crédit, que les clients n’avaient jamais demandé, afin d’atteindre leurs objectifs commerciaux. Pire encore, ils ont profité de leur magouille pour compter des frais, bien réels eux, ce qui a gonflé artificiellement les profits de la banque. Lorsque la tricherie a été dévoilée, le patron a refusé de démissionner, alors qu’il est au courant depuis 2013: il estime qu’il a fait son boulot en virant les 5.000 employés indélicats. Bref, il estime qu’il est responsable, mais pas coupable, alors qu’il est inimaginable que plusieurs milliers d’employés aient pu agir de la sorte sans l’assentiment de leur hiérarchie.

Nos confrères du Figaro rappellent que cette attitude a fait dire à une sénatrice démocrate américaine, totalement écoeurée, “qu’une caissière qui vole une poignée de dollars est tenue responsable, mais que les patrons de Wall Street ne le sont jamais, même lorsqu’ils mettent l’économie à terre…”

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