EDF Luminus renoue avec le vert

Grégoire Dallemagne © Belga

La société détenue à 69% par EDF a engrangé un résultat net de 57 millions en 2016, contre une perte de 83 millions en 2015.

La double stratégie – recentrage vers les services et la production d’énergie renouvelable – commence à porter ses fruits. EDF Luminus, l’énergéticien détenu à 68,6% par le géant français EDF et pour le solde par un quatuor d’actionnaires belges (Ethias, Nethys, Publilec et Socofe), a en effet engrangé l’an dernier un résultat net de 57 millions d’euros. L’année précédente, il avait accusé une perte de 83 millions, causée par la nécessité de déprécier à hauteur de 117 millions d’euros ses centrales au gaz devenues non concurrentielles dans un marché de l’énergie devenu très difficile.

EDF Luminus (18% de la fourniture de gaz et de 20% de l’électricité dans le pays) est en effet confronté au même problème que les autres énergéticiens du pays : les marges ans le secteur de la production d’électricité sont sous pression, en raison de la faible croissance de l’économie et de la concurrence des centrales allemandes alimentées en lignite ou en charbon très bon marché qui font baisser le prix du kilowatt heure dans toute l’Europe.

Éolien : objectif 600 MW

Ces dernières années, EDF Luminus a donc axé sa stratégie sur deux axes plus rentables : les services énergétiques et la production d’énergie renouvelable.

Du côté du renouvelable, “nous avons l’ambition de doubler notre parc éolien d’ici 2023 pour arriver à 600 MW de capacité installée en Belgique”, précise Grégoire Dallemagne, le CEO de la société. L’an dernier, le groupe a installé une vingtaine d’éoliennes supplémentaires (le parc en compte désormais 131 opérationnelles) et cette année, une trentaine devraient s’ajouter.

EDF Luminus poursuit aussi la rénovation de ses centrales hydro-électriques. Avec un point d’interrogation de taille cependant. Le grand lifting de la centrale de Monsin (un investissement de 25 millions d’euros) dépendra de l’obtention de certificats verts. Sinon, la centrale, non rentable sans ces certificats, sera fermée. “Nous devrions être fixés d’ici un an”, précise Grégoire Dallemagne.

Services : effet Dalkia

Quant au renforcement de son activité dans les services énergétiques, EDF Luminus a réalisé ces dernières années une série d’acquisitions : Rami services en 2014, Dauvister, ATS, Leenen en 2015, Van Parijs Engineers en 2016. Des achats qui lui permettent d’avoir aujourd’hui un beau réseau de fournisseurs de services aux particuliers et aux entreprises.

EDF Luminus a d’ailleurs créé l’an dernier une filiale spécifique, EDF Luminus Services, dans laquelle la société française Dalkia, une filiale à 100% d’EDF, vient de prendre une participation de 49% et qui est spécialisée dans le domaine des contrats de performances énergétiques et de la gestion de sites industriels. “Dalkia a une large expertise dans ce domaine, explique Grégoire Dallemagne et c’est grâce à elle que nous avons par exemple pu signer deux importants contrats, l’un avec le Foyer Anderlechtois (EDF Luminus s’engage à réduire de 20% la consommation des 2.500 logements sociaux) et l’autre avec Renowatt pour la réduction de la consommation de 30% dans 14 écoles en province de Liège.

Quatre centrales en sursis

Si le développement dans l’éolien et l’efficacité énergétique se poursuit, les centrales électriques fonctionnant au gaz, elles, n’ont plus le vent en poupe : sur les sept centrales que possède EDF Luminus, quatre devraient fermer en novembre (sur les sites de Seraing, Ham, Izegem et Angleur). À moins que ces unités ne remportent l’appel d’offres relatif à la constitution d’une réserve stratégie de 900 MW, réserve destinée à faire face à certains pics de la demande. Mais ces activités traditionnelles sont amenées à prendre de moins en moins d’importance “En 2020, les services et le renouvelable pèseront 50% de notre résultat opérationnel (EBITDA),” souligne Grégoire Dallemagne.

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