Dexia table sur 950 millions d’euros de pertes en 2013

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Dexia s’attend à une perte de 950 millions d’euros pour l’année 2013, a déclaré son CEO Karel De Boeck ce jeudi lors d’une conférence de presse à l’occasion de la présentation des résultats annuels 2012. “C’est suffisamment ambitieux, je prends des risques”, a-t-il assuré. La banque résiduelle, qui a été presque complètement nationalisée, a enregistré une perte de 2,9 milliards d’euros en 2012. En 2011, cette perte atteignait 11,6 milliards d’euros.

Une perte nette de 950 millions d’euros entre dans le cadre des prévisions du plan de démantèlement qui a été élaboré avec les autorités européennes, a fait savoir Karel De Boeck. Une partie de ce résultat est la conséquence de la vente à perte de la filière française SFIL. Celle-ci coûtera 1,8 milliard d’euros à Dexia, dont 142 millions d’euros sont comptabilisés pour cette année. Le financement de la banque, onéreux, explique également ces mauvais résultats constants.

Dexia n’a plus qu’une seule mission, à savoir la liquidation ordonnée de son portefeuille de plus de 190 milliards d’euros de crédits et d’obligations. Des entités viables comme Dexia Asset Management vont encore être vendues cette année. Le démantèlement sera de toute façon un travail de longue haleine. “L’objectif principal demeure de limiter les pertes pour les Etats belge et français, qui se sont portés garants pour un montant de 85 milliards d’euros.”

Karel De Boeck n’a pas désiré s’étendre sur les perspectives à long terme. Il n’a pas non plus voulu indiquer quand la banque résiduelle ne constituerait plus un risque systémique pour la Belgique et la France. “Tout dépend des paramètres qui sont pris en compte.”

Il reste cependant certain que Dexia demeure particulièrement vulnérable à l’évolution des marchés. “Si le taux d’intérêt à long terme baisse de dix points de base par exemple, Dexia aura besoin d’une somme supplémentaire ‘cash collateral’ de un milliard d’euros, ce qui représenterait une somme de 135 millions supplémentaires sur la période 2013-2020 au tarif le plus élevé”, explique la banque. Le contraire est également vrai: un taux plus élevé signifie des coûts moindres. Depuis un mois et demi, cela a joué en faveur de la banque résiduelle, le taux d’intérêt ayant baissé de 30 points de base. “La meilleure chose qui puisse nous arriver est que le taux d’intérêt à long terme augmente de 1%, mais cela ne serait pas une bonne nouvelle pour la dette publique”, nuance Karel De Boeck.

D’autres variables entrent également en compte. Pour 2013, Dexia prévoit une baisse de la cote de crédit de l’Espagne et de l’Italie. Celles-ci devraient remonter en 2014. La banque résiduelle est ainsi exposée pour 33,5 milliards d’euros à l’Italie et pour 23 milliards à l’Espagne. De plus, les exigences de Bâle III menacent la solvabilité de la banque résiduelle. “Nos actifs pondérés des risques augmenteraient de 16 milliards d’euros sous Bâle III, ce qui ferait baisser notre ratio”, avertit Karel De Boeck.

Le communiqué de presse de jeudi faisait savoir que “le businessplan sera régulièrement ajusté en fonction des dernières valeurs des variables exogènes. L’objectif est de précisément évaluer l’impact sur les prévisions”.

Le businessplan doit être fiable, car Dexia doit se financer sur les marchés. La banque résiduelle a ainsi besoin de 40 milliards d’euros d’ici 2015.

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