Dexia : on éteint tout doucement la lumière

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Vente d’actifs, réduction d’effectifs : ce qui reste du groupe Dexia se vide, lentement mais sûrement, de sa substance et de son personnel.

Point de service de presse pour répondre aux questions des journalistes, lundi dernier, chez Dexia. L’équipe de 4 personnes d’habitude en charge de sa communication avec la presse écrite et audiovisuelle répondait effectivement aux abonnés absents. Non pas pour un problème de ligne téléphonique. Mais pour cause de déménagement.

Fini en effet de porter la voix de l’ancien groupe bancaire franco-belge, réduit aujourd’hui à une structure de défaisance cotée en Bourse. Dorénavant, cette équipe assurera les relations presse de Belfius (l’ex-Dexia Banque Belgique), sous la supervision de sa porte-parole actuelle, Moniek Delvou.

De Dexia SA à Belfius

Ce transfert s’inscrit dans le cadre du “recasage” chez Belfius d’environ 200 personnes employées jusqu’ici par le holding Dexia. Un holding dont on sait qu’il est en pleine restructuration : nombre de ses filiales ont été vendues (Dexia Banque Belgique, BIL, DCL, etc.) ou sont en passe de l’être (DenizBank, etc.). Il a donc besoin de moins de personnel pour fonctionner. A terme, après le départ de 323 personnes, ce dernier ne devrait d’ailleurs plus employer qu’une bonne cinquantaine de personnes.

Sur ces 323 personnes invitées à quitter la banque résiduelle, environ deux tiers devraient en principe être réaffectées chez Belfius. “Dans la foulée du démantèlement du groupe Dexia, nous avons mené une enquête pour voir combien de personnes étaient susceptibles d’intégrer les équipes de Belfius, situe Moniek Delvou. Environ 200 profils auront la possibilité de nous rejoindre. Mais rien ne dit qu’ils vont tous accepter. En tout état de cause, le processus devrait être bouclé d’ici quelques semaines.” Au terme de celui-ci, une bonne partie des 323 personnes concernées auront donc retrouvé une place chez Belfius, soit dans des fonctions similaires (au sein du département informatique, du service communication ou de la cellule juridique, etc.), soit au sein du tout nouveau community service center, créé au sein de la banque pour mettre des moyens humains à disposition de certains de ses clients comme les villes et les communes. Quant aux autres employés de Dexia SA, qui ne veulent pas être repris par Belfius ou qui ne veulent pas rester chez Dexia SA, ils peuvent bénéficier de ses généreuses indemnités de départ. Lesquelles peuvent aller, selon les cas, jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Côté direction, Pierre Mariani est par contre toujours là. On ne connaît d’ailleurs pas encore le nom de son successeur. A vrai dire, cette succession ne semble guère rencontrer un franc succès. On sait que divers banquiers qui ont été approchés ont décliné l’offre. Apparemment tout aussi pressé de partir que le Français, Jean-Luc Dehaene, président du conseil, a fait savoir qu’il resterait en place… jusqu’à l’assemblée générale du 9 mai prochain. Après, on verra.

SÉBASTIEN BURON

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