Dexia: “Nous payons la facture du passé”

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Les résultats du groupe Dexia, qui affiche une perte abyssale de 11,6 milliards d’euros pour l’exercice 2011, sont la facture du passé, a commenté jeudi le CEO du groupe franco-belge, Pierre Mariani, en marge de la publication des résultats annuels de Dexia.

“Nous avons payé et nous continuons à payer les conséquences des excès du passé”, a redit M. Mariani, en évoquant la présence de Dexia aux Etats-Unis, via notamment l’ancienne filiale FSA, les “déséquilibres du bilan et les besoins de financement à court terme” ou encore “les activités purement financières et spéculatives” auxquelles le groupe s’était livré jusqu’à l’automne 2008.

La perte nette de 11,6 milliards d’euros pour 2011 s’explique en majeure partie par une perte de 4 milliards d’euros sur la vente à l’Etat belge de Dexia Banque Belgique; par la décote sur la dette grecque (-3,4 milliards d’euros); par le coût des cessions d’actifs (-2,6 milliards d’euros); et par une perte de près d’un milliard d’euros liée à la vente prochaine de Dexia Municipal Agency.

Ces pertes ont mis la solvabilité du groupe sous pression, avec des ratios Tier 1 et Core Tier 1 de respectivement 7,6 et 6,4%. Pierre Mariani, arrivé à la tête de Dexia après un premier sauvetage du groupe à l’automne 2008, a de nouveau défendu la manière dont Dexia a été gérée depuis lors. Entre fin 2008 et juin 2011, Dexia était notamment parvenue à réduire de 47%, soit 121 milliards d’euros, ses actifs financiers non stratégiques. “Dexia a fait tout ce qu’il était possible de faire pour réduire le risque systémique. Nous avons pris toutes nos responsabilités”, a déclaré le CEO, selon qui “les clients du groupe ont continué à être servis” et “les franchises commerciales ont continué à être développées au profit de l’économie réelle” au cours des trois dernières années.

Mais la crise de la dette souveraine a frappé Dexia de plein fouet, à l’été 2011. Le groupe, dans le collimateur des agences de notation, a alors fait face à de sévères tensions sur sa liquidité. “On a vu, grandeur nature, que les avis des agences de rating déclenchent les risques qu’ils sont censés prévenir”, a encore commenté M. Mariani. Dexia a finalement dû se résoudre, en octobre 2011, à procéder à une “restructuration ordonnée”, toujours en cours.

Alors que Dexia est appelée à devenir, à terme, un “holding pur” abritant entre autres un portefeuille d’actifs d’assez long terme, Pierre Mariani a laissé entendre qu’il devrait rester en place comme CEO au minimum jusqu’à l’assemblée générale des actionnaires du groupe franco-belge, prévue le 9 mai 2012.

Trends.be avec Belga

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