Dexia : “Nous n’avons reçu aucun signal d’alarme !”

© Image Globe/Dirk Waem

“Dexia s’est toujours préoccupé de la gestion des risques”, a assuré François Narmon, président du géant bancaire durant la période qui intéresse la commission parlementaire.

Le conseil d’administration de Dexia s’est toujours “activement préoccupé” de la gestion des risques au sein du groupe franco-belge entre 2000 et fin 2005, période durant laquelle il n’a toutefois reçu “aucun signal d’alarme”, a assuré vendredi François Narmon, président du conseil d’administration de l’époque, auditionné devant la commission Dexia.

Déjà entendu le 23 novembre dernier par les commissaires, François Narmon avait alors été mis en difficulté sur l’absence apparente de gestion des risques au sein du groupe. N’ayant eu que peu de temps pour préparer cette première audition, l’ancien président de Dexia avait reconnu des “lacunes”, tout en précisant ne pas se souvenir des débats au sein du CA survenus voici près de dix ans.

Dexia : “Le CA a consacré une attention particulière afin de s’assurer que les risques étaient sous contrôle”

A nouveau auditionné vendredi matin, François Narmon, qui a mis ces trois semaines de délai à profit pour se replonger dans les comptes rendus des réunions du conseil d’administration, est apparu nettement plus assertif.

Devant les députés, il a ainsi assuré que dès 2001, et jusqu’à son départ fin 2005, les administrateurs s’étaient “activement préoccupés” de la gestion des risques au sein du groupe par l’analyse trimestrielle de rapports du management, et la consultation annuelle de l’auditeur général.

“Le conseil d’administration a consacré, tout au long de cette période, une attention toute particulière afin de s’assurer que les risques étaient sous contrôle et suffisamment provisionnés, a fait valoir l’ex-président. Mais il n’a reçu aucun signal d’alarme.”

Dexia vend des produits structurés : Narmon “charge” Axel Miller

Interrogé sur la politique de Dexia de vendre des produits financiers structurés complexes -avec des effets désastreux pour nombre de collectivités locales qui y ont souscrits – François Narmon a situé cette décision à mai 2005, six mois avant son départ à la retraite.

Jusqu’alors cantonné dans des produits sûrs offrant de faibles marges, Dexia a décidé de “faire preuve d’innovation” en proposant des produits financiers plus complexes et spéculatifs. “Il s’agissait de faire face à une concurrence devenue très agressive”, a justifié l’ex-président.

Selon lui, c’est toutefois après son départ et l’arrivée début 2006 du nouveau CEO, Axel Miller, que Dexia a fortement développé ses produits structurés avec l’unique objectif d’augmenter les bénéfices, quitte à prendre des risques importants : “Cela a conduit à des excès dont les victimes ont payé plus tard les onéreuses conséquences.”

Dexia : Narmon exclut toute responsabilité dans la chute du géant bancaire

Quant à sa présidence à la tête du groupe (2000-2005), François Narmon a reconnu vendredi devant les députés des décisions “malheureuses” avec des pertes financières importantes, “mais les risques étaient sous contrôle et suffisamment provisionnés, a-t-il insisté. Cette période ne fut pas sans problèmes mais ce n’est pas là qu’il faut chercher le causes de la chute de Dexia.”

Après cette première audition matinale, les commissaires entendront dans l’après-midi, mais à huis clos, Irmfried Schwimann, chef d’unité auprès de la DG Concurrence de la Commission européenne. L’exécutif européen a en effet joué un rôle important dans le dossier Dexia, dont il avait dû approuver le plan de sauvetage élaboré en 2008.

Trends.be, avec Belga

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