Dexia : la Belgique paiera-t-elle le prix fort ?

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Dexia veut encore économiser 240 millions d’euros. Cette dernière partie de son “plan de transformation” menacerait de disparition 700 à 800 emplois, selon la presse. Tandis que la banque confirme partiellement, les syndicats craignent que, dans ce mariage franco-belge, la Belgique paie le prix fort…

Après deux restructurations précédentes qui avaient conduit à la perte de 1.500 emplois, Dexia prépare la touche finale d’un nouveau plan de restructuration en Belgique, Luxembourg et France. Cette fois, 700 à 800 emplois sont menacés, lit-on vendredi dans De Standaard et Het Nieuwsblad.

Une petite équipe de membres de la direction, accompagnée par le consultant Bain, ont travaillé ces dernières semaines à un nouveau plan de restructuration qui devrait permettre d’épargner entre 200 millions et 240 millions d’euros d’ici la fin de l’année prochaine.

Une part importante de ce plan prévoit une réduction de personnel qui devrait toucher tout le groupe et concerne plusieurs centaines d’emplois. Un chiffre précis n’a pas encore été fourni car la décision finale doit être prise la semaine prochaine et approuvée le 10 septembre par le conseil d’administration de Dexia.

Dexia : “En tout état de cause, notre objectif est d’éviter les départs contraints”

Un projet visant à réaliser 240 millions d’euros d’économies qui s’inscrit dans le cadre du “plan de transformation visant à rétablir la situation financière de Dexia”, engagé depuis novembre 2008, sera proposé aux partenaires sociaux lors d’une réunion du comité d’entreprise européen qui se tiendra le 15 septembre prochain à Bruxelles. C’est ce qu’a fait savoir Dexia vendredi. Ulrike Pommee, porte-parole de Dexia, précise que le projet n’est pas encore finalisé.

Dexia rappelle que le plan engagé en novembre 2008 “pour rétablir la situation financière et se donner les moyens de préserver et développer ses franchises commerciales”, s’articule autour de trois priorités : l’amélioration du profil de risque du groupe, le recentrage du groupe sur les franchises historiques et la reconquête des clients, ainsi que la réalisation d’un plan d’économies de 600 millions d’euros, le tout devant être mis en place progressivement.

Si des mesures permettant des économies à hauteur de 360 millions d’euros ont déjà été déterminées et réalisées, il reste 240 millions d’économies à identifier, précise Dexia qui affirme poursuivre “ses efforts de transformation et d’adaptation dans le respect du dialogue social qui a toujours prévalu dans l’entreprise”. Dexia souligne qu'”en tout état de cause, son objectif est d’éviter les départs contraints”.

Emplois menacés chez Dexia : “La direction se tait dans toutes les langues !” (syndicats)

Si les syndicats s’attendent au fait que les plans d’économies en cours au sein de Dexia aient un impact sur le personnel, ils ignorent combien de travailleurs seront éventuellement concernés. “Nous nous attendons à quelque chose et nous savons que cela ne sera pas une vingtaine d’emplois, affirme Elke Maes, secrétaire du syndicat chrétien LBC (CNE). La direction se tait dans toutes les langues !”

Les syndicats pensent que les services de soutien et non le réseau bancaire seront visés. “Supprimer des emplois pour réaliser des économies, c’est ce qu’il y a de plus simple”, déplore encore Elke Maes, selon qui il n’existe pas, chez Dexia, de vision d’avenir.

La syndicaliste s’interroge encore sur le mariage franco-belge qui est, à ses yeux, tout sauf une bonne union. Les syndicats craignent que la Belgique paie le prix fort dans le cadre du plan d’économies en cours.

Trends.be, avec Belga

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