Dexia : BNB et FSMA défendent leur rôle

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Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), Luc Coene, et le président de l’Autorité des services financiers et des marchés (FSMA), Jean-Paul Servais, ont défendu mercredi le rôle de contrôle joué par leur institution respective sur le groupe franco-belge Dexia, démantelé début octobre, mais suscité de nombreuses questions de part des députés.

Les crises successives qui ont frappé le groupe ont coûté dix milliards d’euros aux contribuables belges, a rappelé le député Georges Gilkinet (Ecolo) au cours d’une audition de MM. Coene et Servais devant la commission des finances et du budget de la Chambre.

Dexia a été un groupe “très compliqué” dès le début, a rappelé M. Coene, assurant que les autorités de contrôle n’avaient rien à dire sur les structures des banques, qui sont laissées à l’appréciation des actionnaires.

Le groupe était né en 1996 de la fusion entre le Crédit communal de Belgique, une banque de dépôt qui finançait notamment les collectivités locales, et le Crédit local de France (CLF), un émetteur sur les marchés obligataires internationaux.

Selon M. Coene, Dexia a été notamment victime d’une “énorme expansion” avec des acquisitions qui se sont poursuivies en 2008, après le début de la crise financière.

En 2008, alors que la Commission européenne a ordonné une “restructuration lourde” de Dexia, la France a jugé le démantèlement du groupe “inacceptable”, a souligné le directeur de la BNB.

M. Servais a lui aussi expliqué que la Commission bancaire et financière et des Assurances (CBFA), l’ancêtre de la FSMA jusqu’au 1er avril dernier, s’était opposée à un projet de l’ancien patron de la banque, Axel Miller, à un projet de “tout rassembler à Paris”, afin de défendre les intérêts belges.

Plusieurs élus ont demandé aux deux responsables s’ils avaient à un moment ou un autre prévenu le gouvernement belge des difficultés rencontrées par Dexia, victime de produits financiers hasardeux malgré un premier sauvetage en 2008.

M. Coene a fait état d’une lettre adressée le 26 avril au gouvernement fédéral et aux Régions, ajoutant qu’il avait aussi pris contact en septembre avec le ministre des Finances, Didier Reynders, et le Premier ministre Yves Leterme pour les prévenir de la gravité de la situation du groupe.

Le contrôle prudentiel sur les institutions bancaires est exercé, depuis le 1er avril dernier, selon le modèle “Twin Peaks”, un modèle bipolaire reposant sur ces deux autorités autonomes, que sont la BNB et la FSMA, chacune chargées de tâches spécifiques.

La banque franco-belge Dexia SA, créée en 1996, a été démantelée le 10 octobre, avec le rachat de la branche belge de banque de détail, Dexia Banque Belgique (DBB), par l’Etat belge pour quatre milliards d’euros, devenant la première banque européenne victime de la crise de la dette qui frappe la zone euro.

Trends.be, avec Belga

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