Dexia Banque nationalisée quoi qu’il arrive ?

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Les Régions veulent sauver Dexia sans nationaliser Dexia Banque Belgique, qui ferait l’objet d’une spin-off, ce qui permettrait de détacher la banque du groupe tout en conservant le même actionnariat. L’Etat fédéral, semble-t-il, passera outre et nationalisera Dexia Banque Belgique quoi qu’il arrive.

Alors que le CPAS de Vilvorde a retiré pas moins d’un million d’euros de son compte Dexia, on en sait un peu plus sur le plan des Régions pour rester présentes dans le capital de la banque franco-belge. Ce plan alternatif pour sauver Dexia, élaboré avec l’apport de la banque Leonardo, prévoit ainsi de détacher la banque du groupe par le mécanisme de la spin-off, qui permet de conserver le même actionnariat de part et d’autre tout en coupant les liens entre les deux entités.

Ce plan a été présenté mercredi au gouvernement fédéral par les ministres-présidents des trois Régions, indiquent jeudi les quotidiens L’Echo et De Tijd. Les grandes lignes de ce plan ont été confirmées par le ministre-président bruxellois, Charles Picqué, sur les ondes de Twizz Radio.

Dexia scindé en trois entités, spin-off de Dexia Banque Belgique

Selon ce plan, Dexia serait bel et bien scindé en trois entités (Crédit Local de France, Dexia Banque Belgique et la “banque résiduelle”). Dexia Banque Belgique ne serait pas rachetée par l’Etat fédéral mais ferait l’objet d’une spin-off de Dexia, écrit L’Echo, précisant que cela permettrait de détacher la banque du groupe tout en conservant le même actionnariat.

Une action du groupe donnerait droit à une action de la banque et les deux sociétés seraient ensuite cotées mais de manière distincte. Dans ce cas de figure, l’Etat ne devrait pas débourser 3,5 milliards d’euros pour racheter la banque, précise le quotidien économique.

La formule serait soutenue par les autres actionnaires belges de Dexia (Arco, Holding Communal et Ethias). Ce plan alternatif, qui n’aurait pas été écarté par le Premier ministre et le ministre des Finances, doit être examiné aujourd’hui jeudi lors d’un conseil ministériel restreint en présence du consultant UBS, indique encore le quotidien.

Dexia : “L’Etat fédéral devra sortir de l’argent de toute manière” (Picqué)

“L’Etat fédéral devra sortir de l’argent de toute manière” pour la banque résiduelle, a commenté Charles Picqué sur les ondes de Twizz Radio, se refusant toutefois à confirmer le montant avancé de quelque 4 milliards d’euros. Les garanties d’Etat pour la banque résiduelle, quant à elles, s’élèveraient entre 80 milliards et 90 milliards d’euros.

Insistant sur l’actionnariat communal de Dexia, il souligne qu’il y a là “des actionnaires qui pourraient être dans une situation catastrophique. Les heures qui viennent devraient permettre peut-être de dégager une formule qui, s’il y a moyen, préserve du pire certains actionnaires.” Ce scénario ne consiste “en tout cas pas à promettre de toucher des dividendes à très court terme mais au moins à maintenir des actifs”.

La revente à un autre groupe ou la nationalisation ne constituent pas ses scénarios de prédilection, car les communes perdraient du poids dans l’actionnariat. “Maintenant est-ce que c’est aussi une nationalisation à travers une prise de contrôle de 51 % ou pas, voilà des options qui doivent être décidées, relève Charles Picqué. Je pense qu’on doit se donner un tout petit peu de temps, mais pas trop, pour voir s’il y a une alternative au scénario de la nationalisation pure avec l’abandon des actionnaires historiques.”

[UPDATE] Dexia Banque Belgique en route vers une nationalisation !

Dexia Banque Belgique semble tout droit se diriger vers une nationalisation, est-il ressorti jeudi matin d’un comité ministériel restreint (kern) à l’issue duquel le Premier ministre et le ministre des Finances ont fait état d’une stratégie par laquelle la Belgique conserverait la plus forte position possible dans la banque.

Le gouvernement a donné mandat à Didier Reynders pour entamer dès ce jeudi les négociations avec la France, ainsi qu’avec les experts, en concertation avec les Régions.

A côté de Dexia Banque Belgique subsisterait dès lors une structure de défaisance qui bénéficierait de la garantie de l’Etat belge. Le ministre des Finances n’a pas souhaité en dire davantage sur la taille des actifs qui y seraient logés ni sur l’ampleur de la garantie. “Mais la Belgique ne supportera pas seule cette garantie, a-t-il en déclaré en substance. Cela se fera avec les Français.”

Dès qu’une solution aura été dégagée, Dexia Banque Belgique sera en mesure de fonctionner correctement, a-t-on encore appris. Yves Leterme a réitéré son message aux clients de Dexia selon lequel ceux-ci n’ont absolument aucune raison de retirer leur argent de la banque : “Il n’y a pas seulement une garantie jusqu’à 100.000 euros, nous sommes également garants de l’ensemble de l’activité jusqu’au dernier centime. Pas seulement pour les particuliers mais également pour les communes et les indépendants.”

Le scénario retenu par le gouvernement fédéral écarte dès lors la formule de spin-off proposée par les trois Régions. A bonne source, on indiquait que les autorités françaises n’y étaient pas favorables.

Trends.be, avec Belga

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