Dexia Banque et KBC dégradées… à cause de la Belgique

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Fitch Ratings a dégradé d’un cran les notations de Dexia Banque Belgique, de KBC Banque et du groupe KBC. Conséquence directe de la dégradation de la note belge vendredi dernier… Une situation loin d’être inédite.

Fitch Ratings a annoncé mardi avoir abaissé les notes financières à long terme attribuées à Dexia Banque Belgique et KBC Banque ainsi qu’au groupe de bancassurance KBC. Cette décision fait suite à l’abaissement de la note de la Belgique vendredi dernier.

L’agence d’évaluation financière a ainsi fait passer les notes à long terme de Dexia Banque Belgique (DBB, qui appartient à l’Etat belge), de KBC Banque et du groupe KBC de A à A-. La perspective adossée à ces notes passe toutefois de “négative” à “stable”.

Selon Fitch, cette rétrogradation résulte de l’abaissement, vendredi soir, de la note de crédit de la Belgique, désormais fixée à AA, avec perspective négative.

“La rétrogradation de la note de crédit long terme de la Belgique signifie que sa capacité à soutenir ces institutions a diminué”, souligne Fitch dans un communiqué. L’agence de notation confirme par contre, à F1, les notes de crédit court terme de DBB, KBC Banque et du groupe KBC.

La Belgique dégradée : les raisons de Fitch Ratings



Fitch Ratings avait avancé plusieurs arguments, vendredi dernier, pour expliquer la dégradation de la note belge :

– les besoins en financement de la Belgique pour 2012 atteignent environ 19 % du PIB, ce qui fait de notre pays le 4e plus “nécessiteux” de la zone euro, derrière la Grèce, l’Italie et le Portugal. “Cela rend l’économie belge vulnérable à un risque de refinancement, comparé avec ses homologues mieux notés de l’Eurozone.”

– les tensions financières renouvelées dans l’Eurozone, durant les derniers mois de 2011, et l’incertitude politique en Belgique “ont mené à un pic élevé, bien que temporaire, de ses coûts de financement. Bien que les yields aient été normalisés depuis, la volatilité, dans un contexte de crise de la zone euro, continue d’être élevée.”

– les inquiétudes quant à la stabilité des banques belges “ont refait surface avec la nationalisation de Dexia Banque Belgique, gonflant d’un coup la dette de 1,1 % de PIB”, sous oublier les garanties d’Etat accordées.

Tout n’était pas noir dans le tableau de la Belgique dressé par Fitch, cependant. L’agence de notation relève notamment la constitution d’un gouvernement (“après un record de 541 jours d’impasse politique”) : “Une étape-clé du nouveau gouvernement était un accord sur les réformes de l’Etat, ainsi qu’un budget 2012 incluant des mesures concernant les pensions et le marché du travail.”

En outre, Fitch disait reconnaître “les résultats de la Belgique en matière de consolidation durable de sa fiscalité et la réduction de sa dette durant les 14 années précédant la présente crise financière”. L’agence de notation s’attend désormais à ce que l’objectif de déficit visé par Di Rupo Ier pour 2012 (2,8 % du PIB) “soit atteint avec les mesures existantes”, avec, à la clé, un équilibre budgétaire atteint d’ici à 2015.

Notation, l’exemple français : quand un Etat fait plonger ses entreprises publiques



Cette situation d’une notation d’entreprise souffrant de celle d’un pays n’est pas nouvelle. Mi-janvier déjà, Standard & Poor’s dégradait la note de la dette de plusieurs entreprises publiques françaises, dans la foulée de l’abaissement de la note souveraine de la France, à qui elle avait, peu de temps auparavant, retiré son triple A.

La note du géant de l’électricité EDF était ainsi abaissée de AA- à A+, tout comme celle de RTE (Réseau de transport d’électricité). La note de la SNCF, la compagnie de chemins de fer française, passait d’AA+ à AA. Des abaissements de note ou des baisses de perspectives concernaient au total 13 entreprises de la zone euro dans le giron public, “directement affectées par la dernière action sur la notation dans l’Eurozone du fait de leur statut” lié à la sphère gouvernementale.

V.D.

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