Dexia accuse une perte de 184 millions d’euros au 1er trimestre

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Dexia, la banque franco-belge en cours de démantèlement depuis 2011, accuse une perte de 184 millions d’euros au premier trimestre (après avoir perdu 1 milliard en 2013).

Trois éléments expliquent essentiellement ce résultat. D’une part, un résultat récurrent négatif de 88 millions : le financement du portefeuille de crédit et d’obligations de Dexia coûte toujours plus cher que ce qu’il rapporte. Il est vrai que ces résultats récurrents sont également impactés par les coûts supplémentaires qui proviennent des tests imposés par la Banque centrale européenne et par 34 millions d’euros de provisions pour des litiges aux Etats-Unis et en Israël. Deux, Dexia accuse aussi un impact, purement comptable, de 148 millions, résultant de la baisse de la valeur de marché des produits dérivés qui sont attachés à ce portefeuille de crédit et à son financement. Trois, Dexia bénéficie d’un résultat non récurrent positif à hauteur de 53 millions d’euros résultant notamment de la cession de DAM (la filiale de gestion d’actif).

Dexia a également intégré les nouvelles règles de Bale III en matière de calcul des fonds propres et des ratios de solvabilité. Des règles plus sévères qui rabotent un peu le niveau des fonds propres du groupe. Ces fonds propres représentent 9,5 milliards contre 10,6 milliards fin 2013. Dexia conserve cependant un ratio de solvabilité solide, avec des fonds propres durs (Equity Tier one) représentant 16,2% de ses engagements.

Concernant le risque pour le contribuable, le patron de Dexia, Karel De Boeck, souligne que le coût de financement du groupe diminue chaque jour. Les titres qui avaient été émis avec la très chère garantie des Etats accordées en 2008 (Dexia devait payer 95 points de base) s’éteignent petit à petit et ne représentent plus que 0,5 milliards d’encours. Ils sont remplacés par les titres émis sous la garantie des Etats “seconde formule” de 2011 (garantie qui ne coûte que 5 points de base), qui représentent un encours de 76 milliards. Mais le portefeuille de crédit s’éteignant et Dexia retrouvant du financement dans le marché, le risque, selon Karel De Boeck, ne devrait plus représenter que 45 milliards au début de l’an prochain. Une bonne nouvelle pour les contribuables belges, français et luxembourgeois.

Pierre-Henri Thomas

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