Des perles cachées pour le marché du capital-risque

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Les entreprises qui quittent l’infirmerie des banques sont souvent des cibles intéressantes pour les sociétés de capital-risque. De quoi redonner des couleurs à ce secteur.

La crise donne un nouveau souffle au marché du capital-risque, annonce le cabinet d’avocats NautaDutilh à l’issue d’une enquête à laquelle ont participé 57 spécialistes du secteur. Merci la crise !

En 2008, les banques croyaient encore en un retour rapide de la croissance, ce qui les incitait à être patientes. A présent, voyant que l’économie mettra des années à se redresser, elles durcissent leurs conditions de crédit et réclament des actions énergiques. Ceci explique que de nombreuses enseignes, petites et grandes, soient mises sur le marché du capital-risque, lui-même polarisé: d’un côté, les sociétés aux perspectives réjouissantes que les acheteurs s’arrachent. De l’autre, les firmes en difficulté faciles à vendre.

Le problème est au niveau du groupe intermédiaire, qui ne cesse de grandir. Il est constitué d’entreprises moyennement intéressantes, qui changent de mains après de longues négociations. D’après l’enquête de NautaDutilh, cela coince généralement pour le prix, que les acheteurs marchandent âprement. Pour plus de 40 % des répondants, un prêt accordé par le vendeur est le moyen le plus souvent choisi pour combler l’insuffisance de fonds. Une majorité des répondants (77 %) reconnaît en outre l’importance de la due diligence, l’audit de l’entreprise et de sa comptabilité avant la reprise. Ce qui étonne Elke Janssens, spécialiste du capital-risque chez NautaDutilh, qui constate au contraire “une diminution de la pratique de la due diligence pour des questions d’économies”.

L’enquête s’est aussi penchée sur le volet fiscal. “L’absence de sécurité juridique sur le plan fiscal, les dispositions anti-abus et la disparition du report de la déduction des intérêts notionnels inquiètent moins que l’impôt des sociétés et la taxe annoncée sur les plus-values réalisées sur les actions”, énumère Pascal Faes, spécialiste des questions fiscales chez NautaDutilh. “L’absence de consolidation fiscale est aussi un problème : elle complique la question de la déductibilité des intérêts sur les emprunts servant à financer les reprises. En effet, les premières années, l’entreprise distribue peu de dividendes, voire aucun, ce qui prive les repreneurs de la base imposable nécessaire à la déductibilité. La consolidation fiscale, qui consiste à traiter acquéreur et société comme un seul et même assujetti, pourrait contribuer à éliminer cet écueil.”

JOZEF VANGELDER

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